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5ème épisode : Biomécanique de course

Voici le cinquième épisode de la conférence : Biomécanique de course. Plusieurs intervenants, dont le physiothérapeute Blaise Dubois et le professeur de physiologie du sport Grégoire Millet, abordent plusieurs problématiques du coureur. Vous trouverez ici la vidéo et sa retranscription texte.

Il s’agit d’une conférence entre plusieurs spécialistes du monde de la course à pied. Cette conférence a été découpée en 6 épisodes. Voici donc le cinquième qui traite de la chaussure course a pied lié aux risques de blessure pour les coureurs. Vous pouvez par là retrouver le premier épisode sur la prevention des blessures. Et le deuxième ici sur la définition de la chaussure de course à pied. Le troisième épisode, chaussures pour courir et blessures est également disponible sur le blog. Et le quatrième épisode pose la question suivante : quelle chaussure pour le marathon ?

Je remercie par ailleurs Blaise Dubois, de la clinique du coureur (Canada) de nous avoir autorisé la retranscription écrite de toute la conférence.

Voici les intervenants de cette conférence sur la définition et l’état des connaissances de la chaussure de course à pied :

Blaise Dubois, Physiothérapeute, expert en prévention des blessures chez le coureur
Boris Gojanovic, Médecin chef du Swiss Olympic Medical Center, Haute Ecole Fédérale du Sport de Macolin
Davide Malatesta, PhD, Maître d’enseignement et de recherche à l’ISSUL, Université de Lausanne
Eric Haefelin, Représentant Suisse d’un équipementier
Grégoire Millet, PhD Professeur de physiologie du sport, Directeur de l’ISSUL, Université de Lausanne
Laurent Paonessa, Copropriétaire de New Concept Sports, conseillé et vendeur en chaussures de course à pied spécialisées

 La biomécanique de course : La vidéo

La biomécanique de course : Retranscription Texte

Animateur : il reste deux points à voir. On fait vite, pour arriver à des conclusions.

Biomécanique de course : quelles sont les bases de nos recommandations ?

Blaise DUBOIS : il y a deux choses qui sont très fréquemment amenées dans la littérature concernant la réduction des incidences de blessure chez le coureur : moins de force d’impact et un bon alignement du quadrant inférieur, c’est-à-dire au niveau des jambes.

On lit beaucoup d’articles sur ces deux questions, c’est aussi beaucoup critiqué. On va en discuter brièvement.

La solution que l’on a mise en avant depuis 20 ou 30 ans, c’est la chaussure moderne, c’est-à-dire que l’on mettait de l’absorption pour réduire les forces d’impact et en même temps des systèmes de contrôle de la pronation pour aligner le quadrant inférieur. Je vais vous montrer que cela ne marche pas.

La tendance dans la nouvelle littérature c’est plutôt de dire qu’il faut augmenter les sensations du pied, courir de façon légère avec une foulée légère ou augmenter sa cadence de pas de course, faire des pas plus petits et plus de pas dans la minute que vous courez. On va prendre ces points un par un.

D’abord, la question de l’augmentation des sensations du pied. Il est intéressant de voir que lorsque quelqu’un court pieds nus, il a une attaque au sol qui va être tendance avant-pied, et sa vitesse de la force d’impact « the vertical loading rate » (le petit curseur rouge) est atténuée.

>> Comment bien choisir son tapis de course ?

Biomécanique de course : La foulée est ici décortiquée. © lapodologie.be
Biomécanique de course : La foulée est ici décortiquée.
© lapodologie.be

Une revue de littérature a montré qu’il y a un lien entre les facteurs de stress et ce « vertical loading rate ». Une revue prospective de Bredeway montre un peu la même chose sur l’ensemble des pathologies.

On pense aujourd’hui que modérer, non pas la quantité de « ground reaction force » (la quantité de charges appliquées), mais plutôt la vitesse à laquelle cette charge est appliquée serait en lien avec les pathologies. Si on prend les coureurs traditionnels chaussés, ils vont attaquer du talon, et leur vitesse de force d’impact va être plus importante.

80 % des coureurs qui courent pieds nus ont tendance à avoir cette attaque avant-pied. On n’a pas beaucoup d’études sur cette donnée. Je me suis permis de mettre entre parenthèses l’étude Hobara dans le sens du négatif parce que cette étude a récemment montré que les coureurs pied nu attaquaient plus fréquemment du talon.

Je suis plus que sceptique et j’ai des critiques vives sur cette étude. Je mélangerai cela à mes 13 ans d’expérience d’analyse de biomécanique pieds nus versus coureurs chaussés. 70 à 80 % des gens à qui on a enlevé une chaussure et que l’on fait courir sur un tapis ferme et peu absorbant, vont changer leur biomécanique pour une tendance qui est plus avant-pied.

Je dis bien « tendance » parce que si jamais il ne diminue pas l’attaque talon, ils réduisent du moins l’angle pied-sol.

La majorité des coureurs, j’ai parlé de 80 %, car c’était des études dans les années 80, mais les nouvelles études nous montrent que sur route, on parle de 93-95 % des coureurs qui attaquent du talon.

L’attaque talon n’est qu’une seule chose, mais ce que l’on veut c’est augmenter les comportements de modération d’impact. On voudrait que l’individu absorbe avec différents critères, comme un genou plus plié, plus proche du centre de gravité, et une attaque plus tendance midfoot avant-pied.

Biomécanique de course : La question est de savoir combien de minimaliste suffit ?

Quelques études récentes ont été publiées et montrent que les chaussures testées, si elles ne sont pas trop minimalistes, c’est-à-dire qu’elles ont des cotes TRC plus petites que 70 %, la probabilité que ça change la biomécanique est faible.

Il y en a quand même qui font un changement drastique de leur biomécanique. Si la cote TRC des chaussures est supérieure à 75 %, la probabilité que l’individu change sa biomécanique est grande. Mais, il y en a qui sont en Five Fingers et qui continuent à attaquer du talon.

L’autre chose ce sont les changements non volontaires induits par la neurophysiologie sont plus durables dans le temps si on les fait de façon volontaire.

D’autres ont proposé de courir volontairement léger. C’est l’étude très intéressante de Crowell qui a montré que l’on peut arriver à réduire l’impact au sol, le « vertical loading rate » si volontairement on courait pieds nus.

Concernant la cadence, on constate que si on augmente la cadence, on réduit le temps de contact au sol, on diminue le travail musculaire et la force d’impact, le « vertical loading rate » et le déplacement vertical des facteurs associés à la performance et à la réduction des blessures.

Autre chose intrigante sur la cadence : la grande majorité des athlètes se situe entre 170 et 190, peu importe la vitesse de course à laquelle ils vont. 6 minutes du kilo versus 3 minutes du kilo.

La majorité des coureurs récréatifs ont une moyenne de 155 pas par minute.

Il y a une étude qui a évalué la cadence des coureurs habitués à être pieds nus : 182.

On donne une chaussure aux personnes habituées à être pieds nus, on réduit leur cadence de 10. On enlève les chaussures à des personnes habituées à être en chaussures, on augmente leur cadence de 10.

Ce que je fais cliniquement pour les coureurs c’est de prendre des coureurs qui ont des mauvais comportements de modération d’impact, qui sont associés possiblement aux blessures, et je leur personnalise une prescription en fonction de leur réponse personnelle qui se résume à : moins de chaussures, plus de cadence et faire moins de bruit. Et si ce n’est pas suffisant, parfois je joue avec la position du pied.

J'aime bien ce dessin reprenant l'évolution de la pensée sur la biomécanique de course. © journalmetro.com
J’aime bien ce dessin reprenant l’évolution de la pensée sur la biomécanique de course.
© journalmetro.com

Biomécanique de course : Débat

Animateur : là je serai vraiment obligé de vous demander d’être très court pour que l’on puisse respecter le timing.

Davide MALATESTA : j’ai une question concernant la modification de la biomécanique. Je suis interpellé par le fait que lorsque l’on chausse minimaliste, on diminue le temps de contact au sol.

Blaise DUBOIS : oui

Davide MALATESTA : oui ?

Biomécanique de course : Une question de cadence ?

Blaise DUBOIS : oui. Juste pour préciser la question : je n’arrive pas à te répondre de façon claire dans quelle mesure lorsque l’on teste un minimaliste, les diminutions des temps de contact au sol sont aussi associées à des augmentations de cadence ou à d’autres facteurs biaisant.

Davide MALATESTA : donc on dit que l’on diminue le temps de contact au sol, et quand on sait que Kram a montré que quand on diminue le temps de contact, on augmente la consommation d’oxygène, parce que la consommation d’oxygène pour la même vitesse est inversement proportionnelle au temps de contact, donc je me dis qu’il y a quelque chose qui me gêne : le temps de contact diminue, le coût énergétique diminue aussi.

Blaise DUBOIS : il y a probablement quelques éléments que l’on comprend mal, mais je vais faire le parallèle avec la cadence du pas de course.

La cadence du pas de course a une cuvette, une zone (on parle du « fluid chosen cadence »), une zone qui semble être optimale au niveau physiologique. Si on ralentit les cadences, il y a une augmentation de la consommation d’oxygène. Si on augmente la cadence, il y a aussi une augmentation, mais moins importante, de la consommation d’oxygène.

Cette ceinture vous permettra de connaitre votre cadence... © I-run
Cette ceinture vous permettra de connaitre votre cadence…
© I-run

Il faut savoir que certains choisissent mal leur cadence, ils se retrouvent dans des « over striding » et ils ont un intérêt à augmenter la cadence. Très peu de personnes ont un intérêt à la ralentir.

Y-aurait-il un lien entre le temps de contact au sol et la cadence induite quand on va faire du moins de chaussures, et l’influence de la cadence sur la consommation ?

Davide MALATESTA : dans la dernière étude qui a été citée par Grégoire et qui compare attaque talon et attaque du pied, ils ont des différences de temps de contact entre les deux groupes, et une différence de coût énergétique également qui va dans le bon sens, c’est-à-dire que les personnes qui attaquent pied au niveau du talon ont un temps de contact plus élevé et un coût énergétique plus bas, cela me semble être cohérent.

Par contre, ils n’avaient pas de différence au niveau de la cadence. Ils avaient la même cadence, mais ils avaient un rapport temps de contact et temps de vol qui était différent.

Blaise DUBOIS : oui. Vous aviez d’abord des cadences presque optimales, 168 de moyenne à 6 minutes le kilo, et 182 à 3 minutes le kilomètre.

Le gros biais de cette étude sur la position du pied et qui m’embête vraiment beaucoup, c’est qu’on a évalué la position attaque au sol à 18 km/h c’est-à-dire leur vitesse de performance et on a testé leur économie énergétique à 11 km/h et à 13 km/h et après cela, à 15 on n’était plus que le significatif, mais on n’a pas testé le 18.

Je pense que cette étude doit être prise avec des précautions. La question est ouverte par contre. Moi je suis très ouvert pour dire que chez certains coureurs, l’attaque talon est plus économique.

La question reste ouverte. Je pense que cette étude n’a pas montré que l’attaque talon était plus économique.

De plus, moi je dis que l’attaque talon chez le coureur récréatif n’est probablement pas très économique avec une cadence à 155, une attaque pied sol avec un angle de 25° et de l’over striding.

Ceci est à différencier des athlètes qui font beaucoup de kilomètres par semaine, qui sont de haut niveau et qui ont été évalués avec des cadences entre 168 et 182.

Je pense que cette étude a peut-être une certaine validité interne pour une population très spécifique, bien qu’il faudrait compléter l’étude avec la question des vitesses de performance. Je pense que l’on ne peut pas l’appliquer aux coureurs récréatifs.

Davide MALATESTA : c’était des élites, c’est surement difficile à généraliser. On a aussi des problèmes méthodologiques pour évaluer le coût énergétique, car il y a d’autres facteurs qui interviennent.

Mais une étude a montré que si on est plus économique à 12 km/h, on l’est aussi à 19 km/h, donc il y a une grande corrélation entre l’économie de course à faible vitesse et à haute vitesse. On est plus économique en bas et en haut. Je trouve que l’on mélange deux choses, la cadence et le temps de contact.

Moi je trouve que le temps de contact concernant la dépense énergétique est beaucoup plus intéressant que la cadence. Sur la cadence, je suis d’accord avec toi.

Mais je pense que le temps de contact est plus intéressant d’un point de vue du coût énergétique.

Blaise DUBOIS : pour être plus économique, il faudrait avoir le temps de contact au sol le plus long possible ?

Davide MALATESTA : pas le plus long possible, mais en tout cas, chez les animaux et chez l’homme c’est comme cela.

Blaise DUBOIS : alors le meilleur moyen d’avoir un temps de contact au sol très prolongé, c’est de ralentir la cadence ? Il y a un paradoxe encore non ?

Davide MALATESTA : non parce qu’on peut avoir la même cadence et changer le rapport entre temps de vol et temps de contact

Blaise DUBOIS : OK

Grégoire MILLET : moi ce que je retiens de ce que tu nous montres et je suis d’accord sur l’influence de la cadence, le fait que l’on a une cadence optimale d’un point de vue énergétique. Ce que je retiens surtout c’est que plutôt d’essayer de modifier le chaussage, il faut améliorer par un apprentissage qui soit cohérent, que les athlètes aillent voir des entraîneurs dans les clubs, ses qualités de pied, sa mécanique et sa technique de course.

C’est moins vendeur que de vendre des chaussures minimalistes ou maximalistes, mais cette adaptation de la biomécanique de course sur laquelle tu insistes est loin d’être optimale chez la plupart des coureurs.

On a des outils maintenant tels que le biotest qui a développé à Sion qui peuvent renseigner sur les aspects spatio-temporels, des choses assez simples, et qui seraient de nature à renseigner le coureur de façon à ce qu’il puisse s’améliorer techniquement.

Moi je vois un vecteur d’intervention, la technique de course, aussi important que le chaussage. Je fais aussi une parenthèse pour dire qu’à mes yeux, même si je n’ai pas de preuves scientifiques, c’est la qualité du sol qui est essentielle en termes de prévention des blessures.

On ne parle pas de cela. Il faut des sols qui ne soient ni trop mous, ni trop durs. Je recommanderais pour ne pas se blesser d’apprendre à courir et de faire des exercices de pied avec un coach et de bien choisir le lieu où vous allez courir : ne courez pas sur des routes, ou sur des terrains trop mous, choisissez plutôt des chemins meubles. Et là, à mon avis, vous réduisez énormément la probabilité de blessure.

Éric HAEFELIN : C’est que ça, c’est l’axe principal pour chez nous, pour l’année prochaine.

Blaise DUBOIS : c’est l’aspect marketing !

Animateur : peux-tu finir ta présentation et on va clore les débats.

Blaise DUBOIS : c’est ce qui se produit beaucoup aux États-Unis actuellement : arrêtez de parler de chaussures, laissez-nous vendre nos grosses chaussures à tous les coureurs, ce qu’il faut faire c’est changer la biomécanique et enseigner les bonnes cadences, le dynamisme au sol du pied.

Il faut revenir à quelque chose d’essentiel : l’influence sur la biomécanique vient principalement du chaussage, avant n’importe quoi d’autre.

Ce qui veut dire que si vous voulez avoir des effets biomécaniques durables dans le temps, une des manières de le faire c’est d’enlever vos chaussures. Mais il y a des facteurs limitatifs par rapport aux adaptations.

À partir de ce moment-là, on peut combiner les deux ensemble. C’est essentiel pour moi de ne pas dire aux coureurs « continuez de vous faire conseiller des grosses chaussures avec des drops de 12 mm et un stack de 30 mm, mais par contre travaillez bien sur vos cadences ».

Grégoire MILLET : on est d’accord, mais l’un n’exclut pas l’autre. Le rapport risques-bénéfices à promouvoir le minimaliste n’est à mes yeux pas optimal, et on aurait des bénéfices plus importants avec moins de risques à optimiser sa technique de course.

Le chaussage évidemment modifie le fait que l’on est en torsiflexion. Tout ce que tu dis est juste, mais on insiste trop. Il y a très peu de preuves qui peuvent me convaincre de passer sur du minimaliste.

Pour l’instant, je n’ai pas entendu une seule preuve. On est en train de dire finalement que si on passe sur du minimaliste, on va prendre tout un tas de risques, y compris celui de se blesser. Hormis le gain de poids, il n’y a aucun élément qui peut me convaincre. Je suis désolé.

Blaise DUBOIS : la question que je pose rapidement c’est : donc il faut se chausser de chaussures maximalistes ?

Moi je n’ai pas encore été convaincu de changer mon habitude de chaussage qui est ultra-minimaliste actuellement avec les arguments que vous m’avez amenés pour le maximaliste.

Grégoire MILLET : la réalité est que la majorité des coureurs sont en maximaliste. On peut se poser la question du minimaliste chez des gamins de 5 ans, comment commencer sur du minimaliste ?

Là je serais assez d’accord avec toi. Mais les personnes dans cette salle n’ont pas 5 ans, ce sont des coureurs qui sont pour l’essentiel en maximaliste donc la question est : est-ce que ça vaut la peine de mettre en œuvre cette transition vers la minimaliste et comment on la fait ?

Moi je ne suis pas convaincu que le bénéfice par rapport aux risques que l’on prend est aussi important.

Animateur : c’est parfait ce que tu viens de dire…

Blaise DUBOIS : excuse-moi, il faut qu’il précise une chose. Le débutant qui commence un programme de course… la personne qui a des habitudes, qui n’est pas blessé, il n’y a aucun problème.

Mais la personne qui commence un programme de course, est-ce qu’on la laisse dans les mains des détaillants biaisés pour recommander ses chaussures ?

Grégoire MILLET : l’argument commercial ne tient pas parce que les détaillants et les diables que tu décris, ils vendent aussi du minimaliste. Les opposer pour moi ne tient pas.

L’aspect marketing est, je crois, encore plus prononcé sur le minimaliste. C’est très trending d’être en minimaliste. Je crois qu’il y a un aspect qui est de se distinguer de la masse des coureurs qui se font embobiner par les marchants.

Blaise DUBOIS : les marchands prescrivent de façon générale très peu de minimalistes. 95 % des gens en Suisse sont probablement en maximaliste, à cause du fait que les détaillants recommandent du maximaliste.

Une question pour toi : quelqu’un qui débute un programme de course, quel type de chaussures tu vas lui recommander. Je sais que tu es un physiologiste, et je pose aussi la question à Boris. Quelles sont vos recommandations ? Comme cliniciens, on les fait quotidiennement.

Boris GOJANOVIC : je vais donner une recommandation qui va à l’encontre de ce que tu attends. Que ce soit minimaliste ou pas, ou rester avec ce que l’on fait, faites-vous coacher, avec des amis, un coach, un physio, quelqu’un qui va comprendre le mécanisme d’adaptation au stress, quelle que soit la façon dont on l’appelle, comment on crée un programme d’entraînement, on se prépare.

Surtout si vous commencez à sentir quelque chose qui ne va pas qui fait mal, réagissez, posez des questions assez tôt. Après trois fois que ça fait mal, c’est une blessure et c’est trop tard. Après il y en a pour trois mois.

Biomécanique de course : Minimaliste ou maximaliste

Blaise DUBOIS : alors minimaliste ou maximaliste ?

Boris GOJANOVIC : ça m’est égal

Blaise DUBOIS : on laisse finalement le marché prescrire ce qu’il désire et l’ensemble des données probantes qui nous orientent actuellement quand même sur des organigrammes de prescription.

Boris GOJANOVIC : mais non, là on n’est pas d’accord.

Blaise DUBOIS : c’était tout à l’heure qu’il fallait s’obstiner, quand je parlais tout à l’heure que l’on a des données intéressantes sur différentes choses pour différentes pathologies, tu n’es pas d’accord avec l’organigramme que j’ai présenté tout à l’heure ?

Grégoire MILLET : si l’organigramme. Si c’est : on va vous donner les moyens de passer vers le minimaliste, je suis d’accord, c’est cohérent. Mais la question que je pose, c’est pourquoi passer vers le minimaliste ?

Pourquoi ? Il n’y a pas d’éléments qui m’obligeraient à faire tout cet effort, d’aller mettre mes chaussures une minute de plus et ainsi de suite…

Blaise DUBOIS : on parle là du débutant, on revient à la base. La personne commence un programme. Est-ce qu’elle va être moins blessée en maximaliste ?

Grégoire MILLET : personne ne va commencer de rien, tout le monde aura marché avec des chaussures qui ne sont pas minimalistes. Il y a déjà des adaptations bien plus importantes dans la vie de tous les jours que simplement le fait d’avoir pratiqué un peu de course à pied ou pas.

Blaise DUBOIS : dans le Sud, en Espagne, tout le monde devra courir en minimaliste et dans le Nord, tout le monde devrait courir en maximaliste ?

Grégoire MILLET : je pense qu’effectivement si on est dans des cultures où on a plutôt dans la vie de tous les jours des chaussures sans talon, peut-être que la transition vers la minimaliste, si ça en valait la peine, serait plus facile. Là je suis d’accord.

Blaise DUBOIS : si ça en valait la peine, non ça en vaudrait la peine d’aller vers du maximaliste ?

Grégoire MILLET : non ce n’est pas d’aller vers du maximaliste. Tu me dis c’est aller vers du minimaliste.

Blaise DUBOIS : le débutant ?

Grégoire MILLET : je ne vais dire que l’on doit absolument acheter des chaussures plus chères et plus lourdes pour le plaisir. On est bien d’accord. Mais la catégorie que tu décris, le débutant qui ne serait pas du tout avec des adaptations liées à favoriser le maximaliste, il n’existe pas.

Etudier sa foulée sur un tapis peut aussi être une solution... © chronocite.com
Etudier sa foulée sur un tapis peut aussi être une solution…
© chronocite.com

C’est très théorique, ou alors tu me parles de quelqu’un que l’on va chercher au fin fond du Cameroun, il a 25 ans et a toujours marché pieds nus.

Blaise DUBOIS : y a-t-il un avantage à cette grosse chaussure chez le débutant ? Je vous pose cette question parce qu’il faut qu’on la règle. Est-ce qu’il y a un avantage chez le débutant à courir avec une chaussure maximaliste ?

Tu as soulevé quelque chose d’intéressant, on regarde ses antécédents. Si on est en Espagne, quelle chaussure on devrait recommander ?

J’insiste parce que c’est fondamental et que je suis le seul à répondre à la question.

Laurent PAONESSA : Je ne vois aucun avantage scientifique, mais comme tu attaques systématiquement les équipementiers et les revendeurs.

Moi j’ai testé les minimalistes et je suis plutôt pour, mais c’est que l’être humain, que tu ne veuilles ou pas, il a une réticence au changement.

Avant de courir, l’enfant a marché, et ses parents lui ont mis une chaussure avec beaucoup d’amorti. Il s’est habitué, ou mal habitué dans tes termes, à cela. Donc le seul avantage c’est de continuer son habitude.

Je suis contre les habitudes, mais je vois tous les jours au magasin 300 personnes et il y en a 280 qui continuent avec leurs habitudes. Je rêverais de dire dans deux ou trois ans quand on se reverra « je n’ai vendu que des minimalistes ».

Si je vois des gens heureux et moins blessés, je serais encore plus heureux, mais je n’y crois pas à cause que ces mauvaises habitudes de plus de trente ans.

Petit bémol : un équipementier avec le logo parmi les plus connus, celui qui a créé il y a trente ans une chaussure avec le plus d’amorti, c’est aussi celui qui commercialise à travers les États Unis le modèle Free et qui dit qu’il faut revenir en arrière.

On parle de marketing, on surfe aussi sur ton phénomène de la Clinique du coureur. Beaucoup de gens surfent aujourd’hui sur cela.

Moi je suis plutôt dans la recherche de la zen habitude, entre les deux : une bonne chaussure bien sûr, quelqu’un qui veut se faire plaisir en courant autour d’une piste avec une chaussure plus minimaliste pour apprendre, prendre le temps, pourquoi pas.

Mais les extrêmes, dans toutes les notions, sont toujours un peu dangereux. Donc la voie du milieu, je pense.

Boris GOJANOVIC : personnellement, j’ai une conviction ou une idée comme ça qu’il y a du sens dans le minimalisme. Moi-même j’ai changé, je porte du minimalisme, mais je cours moins qu’avant donc je ne peux absolument pas jugé si ça fait un effet ou pas, mais c’est égal ce que je fais moi.

Disons qu’il y a un sens dans le minimaliste. Quelqu’un qui n’a jamais vraiment fait de course, cela fait sens d’aller vers quelque chose qui paraît un peu plus fonctionnel, plus naturel, et qui permet de travailler le renforcement du pied.

Il y a une chose que l’on n’a pas dite, pour être simple, un mot qui pose problème dans le débat, c’est pronation. Je crois que c’est le mot qui pose le plus gros problème. Tout ce que l’on discute aujourd’hui vient du fait que quelqu’un un jour a introduit la notion de pronation, ce n’est pas bien.

Mais cela n’a rien à voir, la pronation n’est pas une chose qui n’est pas bien, mais c’est seulement un mot que l’on a utilisé à des fins qui ne sont pas de bonnes fins.

Aujourd’hui on essaie de lutter contre la pronation. 80 % de la population a une pronation et essaie de lutter contre, mais on ne devrait pas.

Animateur : je suis désolé. On va conclure maintenant, on avait 6 points, on va en faire que 5 si on est d’accord. Je vais vous proposer de prendre quelques interviews de vos impressions sur ce débat, chaussures minimalistes ou pas. Est-ce qu’il y a des personnes qui veulent parler ?

Biomécanique de course : Et pour les enfants ?

Spectateur dans la salle : d’après ce que j’ai attendu, peut-être que ce débat va finir dans quelques années. Si tout le monde est d’accord sur le fait que les minimalistes sont bonnes pour nos enfants, à quel moment on va lui dire de se mettre en chaussures maximalistes ?

Peut-être va-t-on garder les chaussures maximalistes pour les gens qui courent aujourd’hui et dans le futur il n’y aura personne si tout le monde grandit en minimaliste.

Éric HAEFELIN : Moi j’ai participé il y a quelques années à un programme du service de la jeunesse du canton de Genève qui visait le surpoids des enfants, à les rendre conscients de ce surpoids et à les inciter à pratiquer une activité sportive.

Vient immédiatement le problème de l’achat de la chaussure, et souvent, malheureusement c’est compliqué. Tout le monde est d’accord sur le fait qu’il ne faut pas faire courir des enfants avec des chaussures le plus minimalistes possible, mais le problème est que lorsque vous êtes avec votre enfant dans un magasin, la question est qui dirige l’achat ?

La biomécanique de course de l'enfant est souvent étudiée. © les-foulees-brivadoises.com
La biomécanique de course de l’enfant est souvent étudiée.
© les-foulees-brivadoises.com

Blaise DUBOIS : ce qu’il faudrait faire c’est commencer par enlever toutes les chaussures Asics et New Balance pour enfants qui sont maximalistes parce qu’il y en a beaucoup. Asic, entre autres, je ne veux pas attaquer personnellement est le premier à avoir produit des gammes de chaussures à partir de 8 ans et jusqu’à l’adolescence, qui sont des nimbus et des cumulus. C’est un problème. Il faudrait que les parents n’aient pas d’autres choix que d’avoir des chaussures minimalistes.

Éric HAEFELIN : sur les chaussures de course à pied, je dirais que j’ai participé à genre de choses. À l’époque, les chaussures que les enfants voulaient acheter s’appelaient Shaquille O’Neill, Air Jordan.

Le problème était de ne pas les faire courir avec des chaussures qui étaient destinées à la pratique du basket, mais bien avec des chaussures pour la course à pied. C’était la première difficulté. La deuxième difficulté c’était le prix.

Blaise DUBOIS : Asics produit des chaussures très chères et très absorbantes. Ce n’est pas une bonne idée.

Question de la salle : je ne suis pas du tout minimaliste, mais je suis d’accord avec le marketing, on est entre connaisseurs, on connaît le minimaliste, le maximaliste, mais en fait, les parents ne connaissent pas, ne pratiquent pas. Donc comment orienter sur le minimaliste ?

Ce ne sont pas les enfants qui vont diriger, mais ce sont les parents qui ne connaissent pas, et pour l’instant, c’est le marketing qui fait que l’on connaît le maximaliste et je pense qu’il y a un changement à faire pour les enfants. Ici on parle d’athlètes. Il y a donc un changement à faire vis-à-vis des enfants, une communication à faire dessus.

Éric HAEFELIN : ce qu’a dit Boris avant est très juste. Il faut quand même essayer de se renseigner. On fabrique de tout, on a plus de 300 modèles dans la collection parce qu’il y a un panel de coureurs assez important. On ne peut pas faire une chaussure pour monsieur tout le monde, on n’a jamais dit cela.

On ne vous dit pas que si achetez une chaussure chère, vous allez courir et ne pas vous blesser, que tout va bien se passer. Je n’ai jamais dit cela.

C’est très important, aussi bien pour le maximaliste que le minimaliste, de se renseigner sur comment on arrive un jour à courir 3, 4, 5 fois par semaine, 45, 50 minutes, une heure sans se blesser et en prenant du plaisir. Cela est très très important. Pour les enfants, c’est pareil, il faut se renseigner sur ce que l’on fait avec son enfant.

Par le passé, on a vu l’arrivée du port des chaussures de tennis à la ville, que ce soit négatif pour l’enfant compte tenu du fait que les impacts répétés sur le sol, le stress sur le squelette densifient l’ossature et on a effectivement plus de chances de bien vivre plus tard avec un squelette qui a une meilleure densité, j’en suis conscient.

Question dans la salle : est-ce que ce n’est pas aux vendeurs de chaussures de conseiller ? Nous on ne sait pas. Si vous ne communiquez pas là-dessus, on ne sait pas qu’il faut prendre une minimaliste.

Éric HAEFELIN : le reproche qui a été fait, je crois, c’est qu’on fabrique ce genre de chaussures, mais on ne communique jamais sur les enfants. À ma connaissance je n’ai jamais vu de campagne de communication sur les enfants.

Blaise DUBOIS : le problème à la base est tout simple : on produit des chaussures maximalistes pour les enfants, c’est aussi simple que cela. Si je reprends l’exemple d’Asics, le problème c’est qu’ils ne produisent pas de chaussures minimalistes pour les enfants.

Éric HAEFELIN : si, si. Toute la gamme 33 que vous avez aux États-Unis, elle est déclinée dans la gamme enfant.

Blaise DUBOIS : là on revient à la définition du minimaliste. Encore une fois ce n’est pas normal que l’on donne à des enfants des drops de 12 mm, ou de 10 mm, avec des chaussures Nimbus pour des enfants qui ont 9, 10, 11 ans. Ce n’est pas normal.

Question de la salle : bonsoir, pour répondre à Monsieur Paonessa…

Laurent PAONESSA : pas en argent, mais en effort à fournir, on a fait des tests récemment dans lesquels on a prêté des chaussures minimalistes à une trentaine de coureurs de tout niveau, tout poids. J’insiste lourdement sur cette résistance au changement, il y a beaucoup de traders parmi vous et des bons coureurs.

Le coureur populaire, tu peux, Blaise, lui apporter toutes les preuves scientifiques qu’il va être moins blessé, pouvoir courir plus léger, être plus performant, il y a quelque chose en lui qui le ramène à son passé, et on a dû mal à faire les changements.

Sur 30 personnes, ce n’est qu’un panel, on a eu un nombre très réduit de personnes prêt au changement.

Éduquez les enfants et les parents, c’est très difficile. Ce n’est seulement l’équipementier. C’est vraiment dans l’être humain : tu peux apporter une preuve scientifique, je rêverais de ne vendre que des chaussures minimalistes parce que j’y crois, mais je ne vois pas de mouvement dans ce sens-là.

Blaise DUBOIS : quand on regarde, l’enseignement, parce qu’on parle depuis tout à l’heure des renseignements, le fait qu’il faut donner aux gens les outils pour qu’ils y réfléchissent eux-mêmes. C’est précisément l’objectif du débat d’aujourd’hui.

Grégoire, personne ne l’écoute, il est dans un laboratoire ! Éric, il est dans les compagnies et fait de la publicité dans les magazines et arrive quand même à tirer son épingle du jeu.

Le docteur voit quelques cas de coureurs par an et leur donne des conseils OK. David c’est un scientifique aussi, il est avec Grégoire dans un laboratoire.

La personne la plus importante pour renseigner le coureur et l’éduquer à des changements c’est Laurent. C’est la personne qui est dans le magasin.

Laurent doit avoir toute l’information scientifique pour pouvoir prendre ses bonnes décisions et pouvoir dire aux parents « votre enfant, plus il est pieds nus, mieux c’est.

Votre enfant, plus sa chaussure est minimaliste, mieux c’est. » Mais si Laurent rentre des Adidas et des Asics dans son magasin qui sont des nimbus pour les enfants, et bien il va vendre des nimbus pour les enfants.

Grégoire MILLET : mais avant de pouvoir dire cela, il faudrait qu’il y ait des études sur le minimaliste chez les enfants. Ce que tu dis, on ne peut pas le dire.

Blaise DUBOIS : je ne suis pas du tout d’accord. Ce que l’on a besoin de justifier c’est de vendre des maximalistes chez les enfants.

Grégoire MILLET : tu nous dis qu’il y a des études scientifiques qui montrent que le minimaliste est une bonne chose pour les enfants.

Blaise DUBOIS : non je n’ai pas dit cela !

Grégoire MILLET : je suis a priori assez d’accord, mais il n’y a pas d’évidence.

Blaise DUBOIS : je n’ai pas dit cela. Moi ce que j’ai dit c’est qu’il n’y a aucune raison chez un enfant de vendre du maximaliste.

Grégoire MILLET : tu le dis autrement, mais il n’y a pas d’évidence pour dire que des enfants qui commenceraient ou se développeraient en minimaliste ou en maximaliste, lesquels se blesseraient le plus, on ne sait pas.

Animateur : est-ce qu’il y a des preuves pour les maximalistes, pour que l’on mette à des enfants du maximaliste ?

Blaise DUBOIS : donnez-moi des bonnes raisons parce que là je veux changer ma pratique !

Éric HAEFELIN : je pose la question à Boris. Moi ce que j’ai entendu c’est que l’on assiste depuis plusieurs années au fait que les enfants portent de plus en plus des baskets, on réduit l’impact et le stress sur le squelette et donc on fragilise l’ossature.

Boris GOJANOVIC : non on ne peut pas dire comme cela. L’impact sur le squelette est dû à beaucoup de choses et ce n’est le type de chaussures qui va changer l’impact sur le squelette. Il faut vraiment que les enfants bougent, sautent.

On est là à côté du problème. Ça ne va pas changer grand-chose. Les recommandations de chaussures pour les enfants, il n’y en a aucune ! Il faut être clair, on ne sait pas. Que l’on appelle maximaliste ou minimaliste ou chaussures de ville, ou baskets, on ne sait pas. Je ne peux pas répondre à cela.

Blaise DUBOIS : je veux que tu mettes ton chapeau de clinicien parce que le parent qui vient de voir et te pose la question « est-ce que je devrais acheter une bonne chaussure de course ? ». Là tu lui poses la question « c’est quoi pour vous une bonne chaussure de course ? ».

Elle va te dire « je suis allée dans un magasin spécialisé. Il y avait des nimbus, similaires aux chaussures de son père, et c’est cela que l’on m’a conseillé d’avoir ».

Comme clinicien, on a une responsabilité qui revient à donner les meilleurs conseils avec les évidences que l’on a et la logique clinique qui vient avec. Je vous ai parlé tantôt de cohérence théorique, ce n’est pas seulement les évidences, mais aussi ce que l’on connaît sur le développement de l’enfant.

L’association des pédiatres des États-Unis a statué sur des recommandations qui étaient complètement à l’inverse de celles des podiatres.

Les podiatres recommandaient des grosses chaussures protectrices et les pédiatres des chaussures minimalistes, et même pieds nus.

Boris GOJANOVIC : OK, mais c’est une association qui ne comprend rien à la course à pied !

J’ai des convictions par rapport à ce que je peux faire. Mes enfants porteront plutôt du minimaliste, je pense.

Éric HAEFELIN : La réponse est aussi dans la question. Je veux dire que tu ne peux pas dire comme cela, ça me convient donc ça doit convenir à mon enfant. Ça me paraît la base.

Animateur : la dernière question et ensuite on va faire la conclusion.

Question de la salle : j’ai deux questions. On a parlé des chaussures avec correction de pronation. Les personnes qui ont des pronateurs, qu’est-ce que vous recommandez ? On achète des chaussures avec des corrections pronatrices ? Et deuxième question : après le débat d’aujourd’hui, on va voir si on passe au minimaliste ou pas.

Animateur : d’abord la pronation, et ensuite on fait une conclusion avec la dernière question. Qui veut répondre pour la pronation ?

Grégoire MILLET : sur la pronation, il faut d’abord éduquer le pied. J’en reviens un peu à mon leitmotiv : il faut d’abord éduquer le pied, faire un renforcement dynamique du pied, et là les systèmes pronateurs, on peut les critiquer, je suis d’accord là-dessus. C’est rendre le pied de plus en plus paresseux.

Blaise DUBOIS : je ne lui donne pas autant d’importance. En fin de compte, je ne suis même pas sûr que les anti-pronateurs rendent le pied si paresseux. Si tu as un anti-pronateur, et que tu es bien avec, tu n’es pas blessé, alors ne change pas tes habitudes.

Animateur : Merci. Je vais faire le tour de table pour finir avec toi, Boris. Minimaliste.

Éric HAEFELIN : je m’excuse Gabriel, il y a un aspect de la question qui est intéressant, celui de savoir si le fait de changer de chaussures peut améliorer la performance.

En tant que fabricant de chaussures, j’aurais tendance à dire oui, mais il ne faudrait quand même pas quitter de l’esprit que de s’entraîner juste change aussi considérablement la performance. J’ai été très longtemps en contact avec Stéphane Schaker qui a été un des meilleurs coureurs de Suisse et qui a couru plusieurs dizaines de fois sous les 1 h 02 au semi-marathon, et le jour où il a commencé à se faire entraîner, la première chose que son entraîneur lui a dit c’est « 50 % de ce que tu as fait, tu pouvais rester assis sur le canapé, c’était la même chose ». Depuis ce jour-là, il a performé.

Donc il faut s’adresser à des professionnels si vous voulez faire de la performance et vous améliorer. Plus on est fort, plus ça devient du fightening. La chaussure oui, mais il n’y a pas que cela. La base c’est la course, et la façon dont vous vous entraînez, vous vivez.

Blaise DUBOIS : rapidement. Si vous voulez diminuer votre temps sur marathon, je vous laisse choisir celle qui vous convient le mieux !

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