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Zamst : Interview avec Stéphane Janssoone

Cet interview a été réalisé avec Stéphane Janssoone, le directeur Europe de la marque Zams.  Prévention des blessures, récupération avec le protocole R.I.C.E, philosophie et objectifs de Zamst sont abordés dans cet interview de 35 minutes environ.

 Cet interview est aussi disponible sur Youtube au format MP4

Les blessures, légères ou graves, les petits bobos du quotidien nous empêchent parfois de pratiquer notre passion des sports outdoor. J’ai connu cela avec deux grosses blessures l’année dernière.

Du coup, j’ai découvert une gamme de produits que je n’utilisais jamais jusque là. Voous trouverez d’ailleurs sur ce blog un test de chevillère Zamst.  Je vous propose maintenant une interview avec Stéphane Janssoone, le directeur Europe de cette marque.

Retranscription texte de l’interview de Stéphane Janssoone, Directeur Zone Europe / Zamst

Note : Quelques passages audio sont difficilement audibles suite à une mauvaise connexion internet, je m’excuse d’avance pour ces petits problèmes techniques. J’ai même dû supprimer une petite partie ( mais qui a été retranscripte en texte ci dessous, vers la 22ème / 23ème minute)

Jean Marc : Bonjour et bienvenue sur le blog Testeurs-Outdoor . Aujourd’hui je reçois Stéphane, directeur commercial de Zamst au niveau Europe. Bonjour Stéphane !

Stéphane Jansoone : Bonjour !

Jean-Marc : Donc peux-tu te présenter aux lecteurs et aux auditeurs du blog Testeurs-Outdoor ?

Stéphane Jansoone : son parcours professionnel et sportif

Stéphane Jansoone : Eh bien je suis Stéphane, je suis en charge de la filiale européenne de Zamst qui a été développée en avril 2009, je suis aussi ancien athlète de haut niveau en triathlon, j’ai arrêté ma carrière sportive en 2000 et ensuite j’ai effectué ma reconversion dans une société qui s’appelle Compex, pour la stimulation musculaire au sein de laquelle pendant 10 ans j’ai occupé diverses fonctions pour sur la fin piloter toute la partie sport sur l’Europe. Et la société japonaise Zamst qui m’emploie aujourd’hui était un important contributeur pour le Japon pour la marque Compex donc ce sont des gens que je connais depuis 2002 et qui quand ils ont souhaité se développer à l’international et en Europe m’ont contacté pour qu’on fasse un petit bout de chemin ensemble.

Ces produits sont disponibles dans la Boutique Sports Outdoor
Ces produits sont disponibles dans la Boutique Sports Outdoor
© Zamst

Jean Marc : D’accord. Et quel était ton parcours sportif, comment en es-tu venu pour finalement aller vers ces produits-là, des produits de prévention des blessures au niveau musculaire pour les sportifs ? Quelle a été ta démarche pour arriver à ce niveau-là ?

Stéphane Jansoone : Ah, alors il y a plusieurs questions.
Mon parcours sportif : j’ai toujours fait beaucoup de sport depuis tout petit, j’ai commencé la natation à 5 ans, et très vite le triathlon m’a séduit par son coté multidiscipline justement, donc j’ai commencé en 1989 et j’ai arrêté comme je l’ai dit tout à l’heure, en 2000, j’ai fait 5 ans en tant que professionnel dont 2 ans au Bataillon de Joinville puisque l’armée était obligatoire à l’époque…non pas que je sois si vieux, mais c’était quand même le cas.

Voilà, et ensuite pendant mes années de professionnel j’ai écrit pour un magazine qui s’appelle Triathlète Magazine et j’avais une rubrique d’une dizaine de pages tous les mois sur l’entrainement, la diététique, la préparation mentale, tout un tas d’éléments qui permettaient donc aux lecteurs de se préparer à leurs compétitions, ce qui m’a permis en autodidacte en fait de creuser tous les aspects, la physiologie, entrainement, musculation, sophrologie, diététique, de manière à écrire les articles.

Et naturellement quand j’ai passé mon diplôme d’entraineur de triathlon (c’était en 1997-98), la marque Compex en fait qui est une marque suisse a lancé le premier appareil pour les sportifs. Et je me suis intéressé à cette technologie, j’en ai fait un mémoire dans le cadre de ma formation de triathlète, un mémoire que j’ai envoyé chez Compex. Compex ont été séduits parce que j’avais produit et donc ils m’ont recruté. Et au tout début donc dans cette société puisque c’était ma reconversion, j’ai d’abord fait toute la promotion donc j’allais parler aux entraîneurs  aux médecins, aux kinés, de cette technologie. Donc c’est quelque chose qui m’a toujours séduit en fait, comment on peut éduquer un marché, comment on peut passer un message pour une nouvelle technologie, de nouvelles fonctions pour la préparation et pour l’entretien du sport. Ensuite je suis passé à l’export et c’est comme ça que j’ai démarré le marché japonais et que j’ai rencontré les japonais donc qui m’emploient aujourd’hui.

>> En savoir plus sur la tendinite tendon d’Achille chez le coureur à pied

mes chevillères-zamst
Mes chevillères Zamst
© Testeurs Outdoor

Sans rentrer dans d’autres détails du parcours chez Compex mais du coup quand les japonais m’ont approché avec ce projet de développer le réseau commercial pour une marque de prévention des blessures je me suis retrouvé en fait dans une physionomie de développement qui m’intéresse c’est-à -dire éduquer un marché. Voilà, je retrouvais un petit peu les mêmes techniques, la même philosophie que ce que j’avais connue chez Compex puisque ce sont des supports articulaires que l’on peut voir souvent en pharmacie, donc visuellement le produit n’a rien d’extraordinaire sauf que quand on s’y intéresse d’un petit peu plus près on découvre qu’il y a une spécificité pour le sport qui est très bien pensée, on laisse de la mobilité articulaire, on laisse du confort, on protège des mouvements dangereux mais on n’empêche pas la performance sportive et donc c’étaient des points de différenciation suffisamment importants, il y avait une technologie derrière qui était suffisamment importante pour que l’envie en fait de passer ce message sur le marché français et sur le marché européen m’anime et que je décide de m’embarquer dans cette aventure.

Zamst : Généralités

Jean-Marc : Bien. Il y a combien de pays européens distribués par Zamst ?

Stéphane Jansoone : Aujourd’hui on est dans une quinzaine de pays, on a choisi stratégiquement de démarrer le marché français pour plusieurs raisons, d’abord c’est le marché du sport le plus important en Europe devant l’Allemagne et l’Angleterre ; il y a aussi une distribution des magasins de sport qui sont très bien établis, avec des magasins spécialisés dans pas mal de sports, que ce soit le running, le tennis, les arts martiaux, le rugby maintenant. Et puis il y avait un marché qui était quasi vierge en fait pour cette partie-là, il n’y avaient quasi pas d’acteurs dans le marché sport actifs à promouvoir ces produits-là en tant que prévention et donc c’est naturellement qu’on s’est dit : quitte à commencer, autant commencer par le marché qu’on maitrise le mieux et puis d’en faire un cas d’école pour nos partenaires européens qui pourront du coup essayer d’appliquer la même stratégie.

Jean Marc : OK. Et sur quels fondamentaux s’appuie Zamst pour créer ses produits, quels sont les critères de sélection pour chaque produit que vous créez ?

Stéphane Jansoone : Il faut déjà savoir que le groupe japonais qui a créé la marque Zamst a 40 ans d’existence, c’est un groupe qui s’est construit dans l’orthopédie, c’est le leader de l’orthopédie au Japon donc c’est tous les produits vendus aux hôpitaux, aux cliniques et aux pharmacies pour justement la prise ne charge d’une blessure, donc ce côté-là on le maitrise, on maitrise toute la connaissance articulaire, on maitrise toute la connaissance des différentes blessures qui peuvent survenir et comment on les prend en charge, et du coup c’est tout naturellement qu’on s’est intéressé être à plus en amont en fait de la blessure et on a essayé de voir comment on pouvait la prévenir.

Donc historiquement c’est une collaboration avec un médecin, le médecin de la Fédération Japonaise de volley-ball, le Dr Ayashi, qui a fait face à la blessure d’un de ses joueurs 6 mois avant les Jeux de Barcelone , en 1992, et qui a donc souhaité accompagner ce joueur, s’assurer qu’il ne serait pas de nouveau blessé, qu’il n’y aurait pas de récidive, c’était une entorse de cheville, et donc a contacté Zamst, le leader de l’orthopédie, pour leur dire : « Voilà, je voudrais un produit qui ait le même maintien qu’un produit médical, la même technologie, mais en plus je voudrais du confort, je voudrais de la mobilité pour que mon joueur puisse continuer à être performant et je voudrais aussi une facilité d’utilisation pour que je sois certain qu’il puisse l’utiliser tous les jours sans problème. »

>> Comment reconnaître et soigner une entorse du genou ?

Donc sur la base de ces 3 critères-là, on a développé une gamme d’une quarantaine de produits qui couvrent pratiquement toutes les articulations avec du matériel innovant, avec des designs aussi qui sont plus près des articulations, donc on a beaucoup de tailles différentes par produit de manière à être au plus près d’un genou, d’une cheville de tel ou tel athlète. Et c’est vraiment cette association en fait entre le savoir-faire médical qui est historique chez nous et l’expérience du terrain, du sport, notre collaboration avec les athlètes, ces 2 critères ensemble qui font qu’on est aujourd’hui le leader en terme de technologie, et le leader sur le marché français.

Jean-Marc : Très bien. D’ailleurs il y a une interview très intéressante de ce docteur-là qui raconte l’histoire du joueur de volley, de la cheville sur le site de Zamst qui est très instructive.

Stéphane Jansoonne : Oui, oui. Pour information, le docteur Ayashi c’est peut-être la deuxième personne que j’ai rencontrée au début de l’aventure, j’avais tenu à aller au Japon pour m’entretenir avec lui et j’ai vraiment été séduit par le discours de prévention. Bien sur, protéger des gens qui n’ont jamais été blessé dans leur pratique, leur expliquer qu’il faut absolument se protéger parce qu’il y a des risques de blessure, c’est forcément une grande aventure.

Maintenant on a tous en tant que sportifs eu des moments de fatigue ou des moments de douleur, des moments où on se sent un petit peu moins bien sur le terrain ou dans les chemins de course à pied, donc dès l’instant qu’on sait qu’il y a un élément qui peut nous aider à compenser cette faiblesse ou du moins à nous permettre d’attendre de compenser cette faiblesse avant d’être blessé, eh bien là tout naturellement on peut se protéger. Donc c’est notre manière de voir la préparation physique, notre manière de voir le sport même, et c’est étonnant qu’il y ait des marchés où cette philosophie soit très présente comme le Japon ou les Etats-Unis ou les gens se protègent avant même d’avoir été blessés et des marchés comme l’Europe ou il y a encore tout à faire.

Zamst : philosophie pour prévenir des blessures

Jean-Marc : Justement quand on parle de l’Europe, on est plutôt réticent à mettre une chevillère, une protection avant d’être blessé parce qu’on préfère par exemple faire de la musculation ou des exercices justement pour activer cette prévention-là. Les produits Zamst, est-ce qu’on peut utiliser ces produits pour faire de la proprioception et pour renforcer la prévention musculaire ? On fait de la musculation pour faire de la prévention pour les chevilles, est-ce les produits Zamst peuvent-être utiles dans ces cas-là et peuvent permettre de renforcer la prévention ?

Stéphane Jansoonne : Oui, tu as mentionné un mot qui est très juste c’est la proprioception. C’est effectivement quelque chose que l’on fait de plus en plus dans le cadre d’un entrainement bien construit, alors… musculation et tous les autres éléments que tu as mentionnés avant ont lieu d’être. Zamst ne va pas remplacer ces éléments-là, ça fait partie de l’entrainement de faire de la musculation, des étirements, du gainage surtout de manière à bien préparer le corps à l’effort.

Maintenant quand on parle de proprioception c’est vraiment l’éveil des sensations dans la dynamique du corps et donc on s’aperçoit qu’en couvrant certaines zones comme les articulations, comme les chevilles par exemple ou les genoux on va avoir une perception plus fine de la proprioception. On va avoir un certain nombre de capteurs au niveau cutané qui parce, recouverts par une protection vont être stimulés, et donc c’est autant d’informations que le cerveau va avoir pour lui indiquer la position de telle ou telle articulation dans l’espace pendant l’effort. La différence que Zamst a apporté dans le domaine du sport par rapport à d’autres supports articulaires qu’on voyait jusqu’alors et notamment en pharmacie et en magasins orthopédiques c’est justement la mobilité.

C’est-à -dire que je peux comprendre la réticence d’un athlète qui va mettre une chevillère qui va contraindre son articulation parce que là effectivement il perd de l’amplitude de mouvement et potentiellement il perd aussi de la performance dans son geste, mais dés l’instant que cette mobilité est préservée, l’effet proprioceptique de la chevillère ou de la genouillère rentre complètement en ligne de compte. Et alors là on est plutôt pro actif dans la proprioception et on aide vraiment l’athlète à assumer ça. Un bon exemple c’est un trailer qui va faire une descente avec des chevillères, pour le faire moi-même, je sais qu’on va ressentir très tôt que la cheville part sur un caillou ou etc…et on va être capable donc de réagir beaucoup plus tôt que si on n’avait pas la chevillère.

Donc encore une fois on ne parle pas de plâtre, ce n’est pas quelque chose qui va contraindre l’articulation mais parce qu’il y a une excitation des fibres de la sensibilité tactile on sent la cheville dans l’espace, on sent le genou dans l’espace et donc si on est bien entraîné on peut réagir plus rapidement. Ensuite si cette réaction n’a pas eu lieu, on a toujours le rappel mécanique qui va permettre d’éviter la gravité de l’entorse.

Jean-Marc : D’accord. Donc en résumé on va dire pour quelqu’un qui n’est pas blessé ou dont les blessures ont été lointaines il est plutôt conseillé de mettre les produits Zamst en prévention, par exemple sur une compétition, quand les effets sont plus accrus pour les blessures ?

Stéphane Jansoone : Oui, oui, alors la compétition c’est un bon exemple parce qu’effectivement on est généralement dans une dynamique ou on va se donner beaucoup plus que d’habitude, donc on va être en surrégime par rapport à ce qu’on fait à l’entrainement, donc on prend plus de risques, on va aussi explorer des zones de fatigues plus importantes donc on a potentiellement moins de réactions à des risques de blessures. Donc la compétition, c’est vrai, et puis je les conseille aussi dans des périodes d’entrainement très chargées quand la fatigue commence se faire sentir vraiment, en fin de cycle de travail important, à la sortie de l’hiver quand on a beaucoup travaillé, là c’est pas mal aussi de se protéger parce qu’on commence à être affûté mais on est un petit peu fatigué, et d’une part c’est dommage de se blesser a ce moment-là, et d’autre part c’est aussi plus propice à la blessure.

Zamst : Les différentes protections

Jean-Marc :  Et en parlant de blessures, quelles sont les blessures les plus fréquentes que vous rencontrez, et du coup quelles sont les protections Zamst que vous vendez le plus ?

Stéphane Jansoone : Tout va dépendre du marché mais si on parle du running par exemple, c’est clair que chevilles et genoux sont des blessures très importantes ; alors la cheville c’est assez simple, c’est l’entorse, on trouve aussi un petit peu de tendons d’Achille. Et puis sur le genou c’est un petit peu plus complexe, parce que le genou en lui-même est plus compliqué, il y a beaucoup plus de ligaments, de tendons qui risquent d’être lésés.

Qu’est-ce qu’on retrouve assez couramment ? On retrouve des pathologies des tendons rotuliens parce sur la partie Trail on a des périodes de freinage en descente qui demandent une sollicitation très importante et très répétée du tendon rotulien. On a des pathologies de la rotule aussi, luxation de la rotule notamment, et puis on a une pathologie qui est assez fréquente qui s’appelle le syndrome de l’essuie-glace qui est une inflammation sur la face externe du genou. Donc voilà, nous, grosso modo c’est ça , donc les produits les plus demandés sont les chevillères, on en 4 modèles différents chez Zamst en fonction des sports pratiqués, et puis au niveau du genou on a une série qui s’appelle la série JK qui concerne toute la partie tendons rotuliens et rotule, et puis on a lancé l’an dernier un produit qui s’appelle le RK1 qui est donc le produit qui permet de prévenir le syndrome de l’essuie-glace qui lui a été particulièrement demandé.

Maintenant on fait aussi de la ceinture lombaire, il ne faut pas oublier qu’une des meilleures armes pour la prévention des blessures c’est le gainage, le gainage abdo et lombaire et qu’une ceinture lombaire ne s’apparente pas à un corset contrairement à ce qu’on peut trouver en pharmacie orthopédique, donc c’est un élément qui bouge avec nous et qui permet simplement d’améliorer la pression sur la paroi abdominale pour renforcer ce côté gainage, c’est aussi un outil efficace pour la prévention.

Jean-Marc : Bien, donc pour en revenir à la cheville, tu as dis que Zamst proposait 4 modèles, parfois les noms sont un peu compliqués quand même, tu as A1S, A1, et JK pour la genouillère, comment peut-on aider le consommateur, le sportif à trouver le bon modèle, parce que c’est quand même parfois un peu compliqué ?

Stéphane Jansoone : Oui, donc effectivement ce sont des noms de code qui ont été déterminés pour le marché japonais il y a de cela une vingtaine d’années. Donc le A en fait qui concerne les chevillères, vient du mot anglais « ankle », donc on a toute la série des A, donc on a la série des A1, A1 Short (A1S), et puis on l’A2, l’A2DX, c’est la deuxième ou troisième génération de cette A2. Donc l’A2 très rapidement, elle a deux renforts latéraux qui sont en résine, donc qui sont vraiment là pour apporter un maintien très fort au niveau de la cheville et on les conseille davantage pour les sports collectifs, volley, handball et basket. Maintenant on a vu quelques trailers avec une instabilité très importante au niveau de la cheville les utiliser donc on peut largement courir avec, et on a vu aussi des orienteurs (parce qu’ils ont autant les yeux sur la carte que les yeux sur le terrain) avoir besoin de ce type de renfort pour assurer l’intégrité de leur cheville.

Voilà la chevillère zamst
© Zamst

Ensuite dans la A1 qui a une tige assez haute, la A1S qui a une tige plus basse pour prévenir l’entorse en inversion, donc le pied qui rentre vers l’intérieur, donc ensuite c’est une question de sensibilité et de niveaux d’instabilité, voilà. Plus on choisit une tige haute plus la stabilité sera forte, plus on est sur une tige basse plus on privilégie la proprioception par rapport au renfort. Notre conseil c’est d’essayer en fait pour bien mesurer le niveau de maintien qu’on souhaite.

Jean-Marc : D’accord. Tu as parlé tout à l’heure des matériaux utilisés, tu as parlé de la résine qui est utilisée pour les produits Zamst, quels sont les autres matériaux qui sont utilisés pour concevoir les produits Zamst ?

Stéphane Jansoone : Oh il y en a énormément, on parlait tout à l’heure de la chevillère A2, pour démontrer un petit peu la technologie, cette chevillère à 22 composants et 18 matériaux différents. Donc c’est vrai que c’est assez différent de ce qu’on peut trouver sur le marché aujourd’hui et si les japonais prennent la peine en fait d’assembler autant de matières, autant de coupe et autant d’éléments différents dans une chevillère, c’est qu’on veut vraiment aboutir à un produit sportivement acceptable dans le sens qu’il privilégie la performance ainsi que la prévention. Maintenant un point important pour nous, le matériau que l’on retrouve le plus c’est le néoprène.

Ce n’est pas le néoprène des combinaisons de natation qu’on peut trouver, c’est un autre type de néoprène, mais c’est ce qu’on trouve comme matériau le plus agréable, le plus confortable, le plus léger aussi et le plus contentif qui nous permet donc d’avoir le meilleur compromis entre ces diverses caractéristiques. C’est d’ailleurs pour le business, ce qui nous empêcherait si on le voulait de faire référencer nos produits par la Sécurité Sociale parce que la Sécurité sociale fonctionne encore sur des textes très anciens qui privilégie les matières tricotées qui selon nous en tous cas ne sont pas forcement adaptées à la pratique sportive.

On reste fidèle à notre néoprène et on vient sur le marché petit à petit avec des matières plus légères, pour certaines applications pour le genou comme le RK1 que j’ai mentionné tout à l’heure pour le syndrome de l’essuie-glace, l à on arrive à une genouillère avec une matière très fine qu’on a développée exclusivement pour ce produit, mais il y a des trames de fils en fait qui sont orientées en fonction des os, notamment ceux que l’on veut privilégier de manière à adapter la compression et le maintien en fonction de la zone et du mouvement.

Zamst : Voilà la genouillère ZK 3
© Zamst : Voilà la genouillère ZK 3

Jean Marc : A quelle évolution on doit s’attendre pour les prochains produits Zamst, vers quelle technologie vous vous orientez ?

Stéphane Jansoone : Quelle technologie ? Nous, on continue notre travail pour assurer le maintien, la mobilité et le confort. On s’aperçoit qu’on va travailler de plus en plus sur la partie finesse des matériaux, ce sera l’occasion d’un lancement notamment en septembre, on cherche à privilégier le confort, confort dans la chaussure, confort sur le genou, en diminuant l’encombrement tout en préservant les qualités techniques et le coté protection des produits. Ensuite il y a des réflexions plus larges, stratégiques pour déployer la marque, c’est un petit peu tôt encore pour en parler.

Jean Marc : Bien. Et on voit par exemple arriver les fameuses petites bandes adhésives qui se mettent sur les muscles. Qu’est-ce que tu en penses, toi, est-ce c’est un produit qui pourrait intéresser Zamst ? Et est-ce c’est fiable d’après toi aussi ? Est-ce que c’est un produit fiable quand on voit ces petites bandes adhésives ?

Stéphane Jansoone : Alors personnellement je n’ai pas mené d’étude mais évidemment on s’est intéressé à ce marché, en tous cas à ce qu’il promettait, quelles étaient les promesses qu’on pouvait relever. Les différents médecins et kinés que j’ai pu contacter m’ont fait part de résultats scientifiques encore balbutiants que l’on pouvait trouver sur les bénéfices prouvés ces technologies. Alors je pense qu’ils sont unanimes sur l’aspect proprioceptique, c’est l’un des objectifs de ces bandes. Simplement il y a beaucoup de bénéfices annoncés et d’après eux peu encore qui soient vraiment prouvés. Donc on reste à l’écoute, il n’y a pas une vraie volonté stratégique de Zamst aujourd’hui d’aller sur ce marché, mais en tous cas ca ça nous semble intéressant qu’il y ait d’autres acteurs que nous, avec d’autres technologies pourquoi pas, qui communiquent sur la prévention des blessures, parce que c’est quand même là une de nos missions, en tous cas chez Zamst, c’est vraiment de partager avec les consommateurs, avec les magasins, avec la presse, les bonnes attitudes pour prévenir les blessures, les bonnes attitudes aussi pour les prendre en charge quand elles arrivent. Il ne faut pas oublier que chez Zamst on s’en préoccupe beaucoup. Voilà, donc forcément quand il y a des gens qui vont dans notre sens, quelque soit la technologie utilisée, eh bien on respecte ça et on est plutôt intéressé à faire grandir la prise de conscience générale.

Zamst et le protocole R.I.C.E

Jean-Marc : Et en passant sur le site de Zamst on peut voir que vous mettez en avant le protocole Rice (on va le prononcer en anglais, on va dire), peux-tu expliquer aux lecteurs et aux auditeurs à quoi ça correspond ?

Stéphane Janssoone : Bien sur, oui, donc le protocole Rice (R-I-C-E) ça n’a rien avoir avec le riz, ce n’est pas parce qu’on est japonais qu’on a nomme ca comme ça, ce n’est pas nous d’ailleurs qui l’avons nommé, c’est un concept largement connu et utilisé dans beaucoup de pays. Il est balbutiant encore en France, là encore ça démontre bien les différences culturelles quand on parle de préparation. Alors en français on le nommerait Grec, dont c’est au choix, soit Rice soit Grec.

Donc on parle effectivement de glaçage c’est donc un protocole qui permet d’appliquer le glaçage correctement. Donc le glaçage c’est d’abord du repos, c’est se mettre au repos de manière à pouvoir profiter de cette séance et surtout ne pas créer de contraintes supplémentaires.

Ensuite c’est l’icing, c’est le glaçage, c’est donc par cryothérapie avec des glaçons dans une poche de glace. Pourquoi la cryothérapie ?  Parce que c’est aujourd’hui la seule méthode qui permet durablement d’abaisser la température des tissus suffisamment pour que les éléments physiologiques se produisent, l’atténuation de l’inflammation, les régulations des échanges qui permettent donc de favoriser la récupération et d’améliorer la prise en charge des blessures.

Ensuite le C c’est pour « compression », ce glaçage, il est plus efficace quand il y a une compression autour de la zone glacée, et ensuite le E c’est l’ « élévation » parce que l’on conseille d’élever la zone blessée ou du moins douloureuse au-dessus du cœur pour favoriser le retour veineux.

Ça veut dire quoi? ça veut dire que si on a un genou ou une cheville que l’on souhaite glacer le mieux c’est de s’allonger, de surélever légèrement la jambe de manière à ce que le retour veineux se fasse favorablement, voilà.

Jean-Marc : Et combien de temps il faut faire durer le glaçage ?

Stéphane Jansoone : Il y a quand même des critères de temps, le critère de temps en fait c’est 20 minutes par séance, ensuite on conseille de laisser reposer 5 à 10 minutes pour veiller à ce que tout l’environnement redevienne à peu près normal, et si on a le temps, de re-glacer à nouveau. Le glaçage on peut le faire quand on veut, je conseille de le faire tous les jours après une séance d’entrainement sur une douleur en particulier ou sur une zone qu’on sait fragile, il faut vraiment appliquer du glaçage. Il faut savoir que dans les universités américaines il y a des machines de glace dans toutes les salles de sport, dans les hôtels, partout, donc c’est une méthode qui est vraiment utilisée.

Jean-Marc : Là tu parles du glaçage pour la récupération et aussi pour la prévention des blessures, c’est un système à mettre en place régulièrement après les entrainements. Zamst propose aussi des systèmes de glaçages compressifs, tu peux nous en dire un peu plus là-dessus ?

Stéphane Jansoone : Oui, alors là c’est encore un nom barbare, c’est le Icing Wrap, on a deux modèles en fait, un petit modèle pour les articulations (poignets, chevilles, genoux), et un grand modèle pour l’épaule et le dos. Alors le concept est simple, c’est une poche de glace avec un capuchon qui se visse au-dessus dans lequel on va donc glisser les glaçons, donc on a plusieurs modèles de poches de glace en fonction de la zone concernée, et ensuite un enveloppement en néoprène dans lequel la poche de glace s’attache, et cet enveloppement permet à la fois de positionner la poche de glace sur le bon endroit et de maintenir cette poche de glace en place, mais aussi d’avoir cette compression dont j’ai parlé et qui est nécessaire dans le protocole Rice au bon déroulement de la séance de glaçage.

Zamst : la poche de glace
© Zamst : la poche de glace

Jean-Marc : J’ai une petite question, est-ce que cette poche de glace peut être réutilisée pour le chaud aussi ?

Stéphane Jansoone : Oui bien sur, c’est une bonne question : par exemple pour le dos on conseille plus facilement de mettre du chaud en fait sur le dos, notamment en début de lumbago ou de douleurs lombaires. On va mettre du froid vraiment sur un choc qui vient de se produire, mais en général on va plutôt privilégier le chaud pour se détendre. Donc on peut effectivement y mettre du chaud, oui.

Jean-Marc : D’accord. Et donc comment on peut faire la différence par exemple pour savoir si on va mettre du chaud ou du froid ? On peut mettre du froid après une blessure ou après un entrainement, et donc après si on veut faire une séance avec du chaud, comment on peut faire la différence, parce que souvent on entend dire qu’on peut mettre le chaud …

Stéphane Jansoone : Oui, là je parlais surtout du dos en fait, sur les articulations nous on conseille forcément le glaçage. On rentre d’un entrainement, on a le tendon d’Achille un petit peu fragile, un petit peu douloureux, un petit peu tendu, on a le tendon rotulien pareil qui est un petit peu délicat, là on va mettre du froid, du froid , du froid et ça va permettre de bien gérer cette inflammation.

Jean-Marc : Donc on met du froid pendant 15/20 minutes, ensuite on compresse la partie…

Stéphane Jansoone : On compresse en même temps, l’enveloppe Zamst (W1 ou W2) permet justement d’appliquer la glace et de compresser en même temps. Ca permet vraiment d’avoir un glaçage encore efficace. L’enjeu en fait c’est vraiment d’abaisser la température au sein des tissus. C’est pour cela qu’il faut bien veiller à ne pas mettre n’importe quoi. Des compresses par exemple que l’on met dans le congélateur vont effectivement abaisser la température mais on s’aperçoit, études à l’appui, que ça reste très superficiel, ça ne rentre pas au fond des tissus, parce que le glaçage se perd très vite. Pareil pour les bombes de froid, elles ont un glaçage assez superficiel. Et donc il faut absolument privilégier la glace si possible et les poches de glace.

Jean-Marc : Et pour le mettre en place ce protocole Rice, combien de temps après l’entrainement on doit le faire ? est-ce que c’est immédiat ou est-ce qu’il faut attendre 10 minutes, un quart d’heure, après la douche par exemple ?

Stéphane Jansoone : Le plus tôt possible. On peut prendre sa douche, récupérer, boire un coup… maintenant, le plus tôt possible est le mieux. Un petit conseil, moi j’ai privilégié de glacer tout de suite quitte à le faire en marchant, c’est un des autres bénéfices de l’enveloppement Zamst c’est qu’on peut bouger puisqu’on a les mains libres en fait, la poche de glace tient toute seule. Donc on ne va pas respecter le E de l’élévation tout de suite, mais en tous cas on va glacer tout de suite, ce qui est tout de même assez important. Et ensuite, une fois que j’ai fini tout ce que j’ai à faire, je peux m’allonger et puis finir ma séance tranquillement en respectant scrupuleusement les 4 lettres.

Jean-Marc : D’accord, eh bien je te remercie pour toutes ces précisions qui vont plaire je l’espère aux lecteurs et aux auditeurs du blog. Le petit mot de la fin pour toi ?

Stéphane Jansoone : Ah, le petit mot de la fin: pour nous c’est une aventure qui est assez excitante d’amener la marque Zamst sur le marché français, ça fait 4 ans maintenant, il y a beaucoup de perspectives intéressantes, on voit de plus en plus les trailers, les runners prendre conscience du fait que la douleur doit être gérée. La course à pied est un sport très addictif, le triathlon notamment, et les gens ont tendance à courir sur la douleur parce qu’ils sont durs au mal et très motivés.

Simplement ça ne fait qu’accentuer la problématique et généralement ça arrive à la blessure. Ensuite on trouve des comportement ou les gens s’arrêtent âpres sur une blessure mais veulent recommencer le plus vite possible et le plus fort possible, donc ça ne favorise pas non plus la cicatrisation, donc finalement Zamst arrive en bon partenariat avec cette discipline et si le message passe bien, en tous cas on s’y efforce, on va pouvoir sensibiliser les gens dés qu’il y a une première petite douleur annonciatrice d’une problématique de blessure qui apparaît de manière à ce qu’on le sache, qu’on connaisse son corps, et pour mettre en place ensuite les stratégies pour la prévention des blessures.

Je parlais de gainage, je parlais de glaçage, on peut parler d’étirements parfois aussi, d’hydratation, des stratégies qui permettent d’être en prévention et justement d’avoir Zamst en partenaire d’entrainement pour éviter que ces petites douleurs du quotidien qui font partie de l’entrainement ne s’enveniment. Voilà, pour nous c’est très gratifiant en tous cas d’être un partenaire de tous ces sportifs et on espère de continuer à grandir avec eux.

Jean-Marc : C’est parfait, je te remercie Stéphane. A bientôt !

Stéphane Jansoone : Merci, à très bientôt !

Si vous avez aimez cette interview avec Stéphane Janssoone, directeur Europe de Zamst, dites sur Facebook, Twitter ou Google + !

Accordez vous de l’importance à la prévention ? Utilisez vous des chevillères Zamst ou d’autres marques avant de vous blesser ?

Donnez votre avis sur les protections pour les sportifs ou sur le protocole R.I.C.E dans les commentaires de ce blog. Je vous y attends.

Et si vous avez des questions sur les produits Zamst, posez les, vous êtes sûr d’avoir une réponse 😉

Bon run

Jean-Marc, Conseiller Running & Nutrition

2 réponses

  1. Bonjour,

    C’est toujours intéressant d’avoir l’avis de cet type de personne dont le parcours montre une certaine cohérence et évolution.

    Après je ne sais pas dans quelle mesure on peut vraiment dire qu’une genouillère ou un ustensile quel qu’il soit peut vraiment protéger d’une blessure plus ou moins latente. Après, comme c’est précisé, cela ne prévient pas d’une musculature adapté et de précautions alimentaires ou d’hygiène de vie à prendre.
    On remarque souvent que c’est surtout l’ensemble de ces bonnes précaution qui fait que l’on s’en sort à peu près et de surtout savoir s’écouter et des fois s’arrêter avant la casse.

    Le soucis actuel je trouve encore avec ces produits, c’est que mine de rien ça gène dans l’effort. J’ai dû courir moi même avec une genouillère pendant un temps. Je ne crache pas dessus car je pense que ça effectivement un peu soulager mes genoux. Mais c’est quand pénible à porter…Peut être parce que ce n’était pas des ZAMST ;-).

    Bon interview dans tous les cas.

    A bientôt.
    Vincent.A

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