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Une erreur fréquente chez les trailers pointée par Julien Jorro

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Aujourd’hui, je te propose un extrait de mon interview avec Julien Jorro. Il va te parler d’une erreur qu’il rencontre souvent chez les trailers. Et quelque soit le niveau !

Le MIUT (Madeira International Ultra Trail) est l’un des grands rendez-vous européens sur la scène du trail.

Aligné sur le 85 km avec 4.800 m de dénivelé positif, Julien Jorro s’est vraiment illustré avec une superbe 3e place au général !

C’est l’un de ses faits d’arme pour cette saison.

Qui est Julien Jorro ?

Jean-Marc : Bonjour et bienvenue dans cette nouvelle vidéo pour le Mag des Coureurs. Aujourd’hui, je reçois un grand coureur.

Le mois dernier, j’avais reçu Julien Chorier, aujourd’hui je reçois un nouveau Julien et il va se présenter tout de suite. Bonjour Julien.

Peux-tu te présenter aux lecteurs du Mag ?

Julien : Salut à tous. C’est Julien Jorro du Team Garmin.

Pour me présenter en deux mots, je suis des Pyrénées, je fais du trail depuis 10 ans maintenant.

J’ai 33 ans, j’ai une petite fille, je suis marié. Je pratique le trail depuis 10 ans et ça fait 5 ans que je suis dans le Team Garmin.
Très heureux d’ailleurs d’être dans ce groupe de copains.

On parcourt le monde pour courir et essaie d’être le meilleur possible.

Jean-Marc : au niveau palmarès, j’ai regardé vite fait sur ton blog. Il est quand même assez important. Tu as fait quelques belles victoires et beaucoup de places sur le podium aussi.

Julien : Oui, il y a de tout. Il y a tous les niveaux, mais après je ne suis pas de la trame des très grands coureurs français, mais je me débrouille.

J’essaie de me placer toujours dans les grosses courses nationales ou internationales. Là, je n’ai pas de podium parce que je n’ai clairement pas du tout le niveau de jouer avec les très grands, mais je me place souvent dans les tops 10, top 15, top 20. Donc je suis ravi.

Sur les courses régionales ou départementales, là c’est différent, la gagne est plus facile évidemment.

Je m’en sers de course de préparation le plus souvent puisque du coup, on vise essentiellement les grosses courses. Je fais comme je peux. 

Le trailer et l’entorse de la cheville

Jean-Marc : Moi, je trouve que tu te débrouilles très bien. Avant d’attaquer, j’aimerais prendre de tes nouvelles et de ta santé, car tu t’es blessé sur une course de l’UTMB, tu t’es fait une entorse de cheville. Comment ça va et quel protocole de soin as-tu mis en place ?

Julien : Oui, sur la TDS qui était le gros objectif de ma saison, je me suis fait une entorse.

Je suis un peu habitué à ça. C’est un peu la blessure récurrente, malgré les soins et la rééducation que j’essaie de faire au maximum, mais bon, c’est un peu mon point faible.
La cheville est partie. Je strappe systématiquement mes chevilles dans les courses, donc ça a limité les dégâts.

Le pied s’est mis en vrac, beaucoup d’articulations ont bougé, ce qui a fait que c’était impossible de continuer.

Mais, une ostéo m’a remis en place et j’ai pu, en quatre jours, reprendre la course à pied sans douleur.

Je dis sans douleur, mais la cheville n’est pas soignée.

Ça veut dire que j’ai pu reprendre l’entraînement parce que c’était important de vite me reprojeter sur un autre objectif après cette grosse déception.

On s’entraîne beaucoup, on fait beaucoup de concessions avec la famille.
C’est beaucoup d’investissement personnel, alors quand on rate un objectif comme ça, surtout pour une bêtise, il fallait que je me reprojette très vite sur autre chose.
Je suis reparti sur une autre course.

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Se projeter rapidement…

Jean-Marc : La course que tu te projettes de faire, tu l’avais prévue à ton calendrier de course ou tu l’as faite plus par la déception de ton abandon sur ta course de l’UTMB ?

Julien : Non, c’est l’ultra Pyrénées. C’est une grosse étape de coupe du monde de Skyrunning, donc très relevée. J’ai déjà fait cette course.

En début d’année – puisque vous savez qu’il faut s’inscrire très tôt dans les courses -, je ne savais pas trop si j’allais faire la TDS, si j’allais partir courir aux États-Unis.

J’avais calé l’ultra Pyrénées en me disant, je m’y inscris, au moins, si je ne suis pas pris aux États-Unis ou si la TDS ne m’emballe pas trop, au moins j’avais celle-là.

Et donc je me suis rabattu sur celle-là.

Je pense que si j’avais fini la TDS, je n’y serais pas allé.
C’est clair, le fait d’enchaîner deux ultras n’était pas très judicieux.

Une reprise rapide pour Julien Jorro…

Là, il se trouve que ça m’arrange bien. J’ai vite repris l’entraînement quatre jours après l’entorse.
Je ne suis pas parti sur des terrains techniques de suite évidemment.
Je fais beaucoup de proprioception.

C’est un petit peu ça le protocole de soin, de l’équilibre proprioception à bloc.

J’ai repris l’entraînement pour essayer de rallonger cette grosse préparation de cet été et être en forme.

Jean-Marc : L’objectif pour toi est en fait de garder la forme que tu avais pour la course à Chamonix et la garder sur un mois de plus pour les Pyrénées ?

Julien : C’est ça oui. C’est d’ailleurs le plus frustrant de se dire : voilà, tout ça pour ça. Mais on sait que ça fait partie du jeu. Bon voilà !

Ses entrainements de trailer

Jean-Marc : Juste pour que les lecteurs du Mag s’imaginent bien, quand tu parles de volume d’entraînement, quel est ton volume d’entraînement pour préparer un ultra ?

Julien : Déjà, c’est toute l’année, ce sont d’autres courses. Cette année en plus, je ne me suis pas blessé depuis le mois de mars, donc j’ai enchaîné beaucoup de kilomètres, beaucoup de courses. J’ai déjà un fond de sauce. Cet été, j’ai eu de gros blocs de travail.

J’ai utilisé mes congés, parce que je suis salarié à côté, le trail ne paie pas. Q

uand je travaille, je m’organise en semaine comme je peux, j’arrivais à faire des semaines à 20-25 heures, mais c’était compliqué, je me levais très très tôt. Avec les vacances, j’ai pu m’entraîner et passer le cap des 30 heures d’entraînement par semaine.

Quand je dis que c’est du gros volume, c’est du très gros volume. Je suis sorti fatigué de cette préparation.

Après, j’ai fait le job pendant une semaine et demie pour essayer de récupérer. La TDS, ça ne semblait pas trop mal. Du coup, j’ai rallongé.

Ça m’a fait une coupure de quatre jours avec la blessure, mais là, je recommence des semaines à 20-25 heures – parce que je retravaille, je n’ai pas des congés tout le temps – jusqu’à ce week-end, le 15, et après je lève le pied.

Cela va me laisser deux semaines et demie pour récupérer.

L’erreur fréquente des trailers

Jean-Marc : Quelles sont les erreurs les plus fréquentes que tu constates chez les trailers ?

Julien : Partir trop vite. C’est un peu la leçon que j’ai tirée de cet UTMB. J’ai suivi les courses des copains – et aussi ma course que j’aurai dû faire, la TDS -, et je me rends compte qu’en fait, même avec un très gros plateau, je me demande même si ce n’est pas ça qui déclenche cette bêtise, c’est le nombre de déchets de mecs qui finalement sont partis très vite, même des très grosses pointures.

Ils ont tous explosé, ils ont abandonné.

On se rend compte que, proportionnellement, aux start-lists qui étaient monstrueuses sur toutes les courses de l’UTMB, il y en a très peu qui ont fini.
Et ce sont finalement des « outsiders » qui entraient dans le top 10.

Ça, c’est la leçon à en tirer.

Je pense qu’il faut faire des courses d’attente, sauf si on s’appelle Jornet évidemment. Il faut rester calme.

Tu as vu Julien Chorier sur une autre interview.

Sur la TDS, quand je me fais la cheville, lui était comme moi 30 ou 40ème. Il était loin.

Je lui ai dit d’ailleurs, quelle remontada de folie.

C’était génial, mais voilà l’erreur de partir trop vite.
On se laisse griser.
Tout le monde est en forme au début.

Moi le premier, je fais parfois cette erreur-là, je m’inclus dedans.

Des exemples sur l’UTMB

Regardez toutes les courses de l’UTMB, les gars qui ont vraiment réussi, ce sont des mecs qui ont été tranquillement, qui ont géré leurs courses.
Et à la fin, ils ont rattrapé les morts et ils ont fait dans les 10-15.

Jean-Marc : Ils sont partis de loin derrière leur classement, puis ils ont remonté tranquillement.

Julien : Pas forcément de loin, mais dans un rythme un peu réduit.

On peut même voir Xavier Thévenard. Il n’est pas allé jouer en tête.
Et il a laissé un peu faire.

Il a aussi été malin dans sa façon de gérer ses ravitos, de se changer.

On le voit d’ailleurs par rapport à un Zach Miller qui était foufou.

Xavier, lui, se changeait, il prenait le temps, il était serein et à la fin, cela a payé parce qu’il était frais et quand il a fallu accélérer, il était là.

Donc voilà, l’erreur est de partir trop vite. On voit qu’à chaque fois, ça rate systématiquement, sauf si on a un très gros niveau.

L’extrait est fini. Tu peux retrouver Julien Jorro sur son blog.

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