Voici le troisième épisode de la conférence : la chaussure de course à pied prévient elle des blessures ? Plusieurs intervenants, dont le physiothérapeute Blaise Dubois et le professeur de physiologie du sport Grégoire Millet, abordent plusieurs problématiques du coureur.
Chaussure pour courir : Préambule
Il s’agit d’une conférence entre plusieurs spécialistes du monde de la course à pied.
Cette conférence a été découpée en 6 épisodes.
Voici donc le troisième qui traite de la chaussure course a pied lié aux risques de blessure pour les coureurs.
Tu peux par là retrouver le premier épisode sur la prevention des blessures.
Et le deuxième ici sur la définition de la chaussure de course à pied.
Je remercie par ailleurs Blaise Dubois, de la clinique du coureur (Canada) de nous avoir autorisé la retranscription écrite de toute la conférence.
Voici les intervenants de cette conférence sur la définition et l’état des connaissances de la chaussure de course à pied :
Blaise Dubois, Physiothérapeute, expert en prévention des blessures chez le coureur
Boris Gojanovic, Médecin chef du Swiss Olympic Medical Center, Haute Ecole Fédérale du Sport de Macolin
Davide Malatesta, PhD, Maître d’enseignement et de recherche à l’ISSUL, Université de Lausanne
Eric Haefelin, Représentant Suisse d’un équipementier
Grégoire Millet, PhD Professeur de physiologie du sport, Directeur de l’ISSUL, Université de Lausanne
Laurent Paonessa, Copropriétaire de New Concept Sports, conseillé et vendeur en chaussures de course à pied spécialisées
Chaussure pour courir et blessures :
Animateur : On est d’accord que pour le moment…
Si on devait faire juste un petit point final, la définition et l’état des connaissances…
On sait qu’on n’est pas encore assez avancé pour avoir des arguments scientifiques, on n’est pas encore vraiment toujours d’accord et on doit passer au point 3.
Chaussures pour courir et prévention des blessures : Quelles sont les bases de nos recommandations ?
Chaussure pour courir et blessures : le constat de Blaise
Blaise DUBOIS : Je vous ai présenté tout à l’heure l’ensemble, le monstre technologique qu’est la chaussure moderne avec l’ensemble de tout ce qu’on intègre dedans.
Ça soulève une question fondamentale :
Dans quelle mesure la fabrication moderne des chaussures de course à pied avec ces qualités de support, stabilité et absorption prévient-elle vraiment l’apparition des blessures ?
Il y a d’autres questions que je trouve aussi intéressantes…
Mais je n’y répondrais pas aujourd’hui.
Est-ce que la nature nous a si mal conçus ?
Est-ce qu’on s’est si mal adaptés depuis 30-40 ans ?
On va répondre à la 1ère d’un point de vue scientifique.
On a présenté un poster au congrès mondial de la physio sur « science, controverse et aspect pratique autour de la chaussure ».
Notre désir était de construire des guides cliniques pour des praticiens, les vendeurs de chaussures et les coachs sur :
Quel genre de chaussure il faut que je recommande à mon client ou mon patient ?
Ce qu’on s’est posé comme question c’est : y a-t-il des données probantes intéressantes, des « runner miles control trial » qui justifient qu’on donne une grosse pilule pour prévenir les pathologies du coureur comparé à rien du tout ?
En médecine, quand on veut prévenir le cholestérol on fait des études où on teste une pilule et on essaie de voir si c’est mieux que rien du tout, qu’un placébo.
Y a-t-il des études sur le sujet ?
Aucune.
On s’est demandé si la pilule avait besoin d’être aussi grosse.
En fait, quand on veut réduire le taux de cholestérol on fait aussi des études sur ce qu’est le dosage optimal.
On ne commence pas par le plus gros.
On essaye de voir ce dont on a besoin au minimum pour avoir l’effet désiré.
Et en même temps ne pas avoir des effets secondaires néfastes, indésirables.
La question c’est : est-ce qu’il y a des études qui justifient que la pilule soit plus grosse ?
C’est-à-dire un drop de 9 à 13 à 16 et anciennement 22 mm, autant d’absorption, autant de stabilité, autant de lourdeur, autant de rigidité dans la semelle versus quelque chose qui en a juste moins.
Et je parle ici de la chaussure de la chaussure minimaliste.
Encore une fois, la chaussure minimaliste ce n’est pas que les five fingers, c’est une chaussure qui est moins.
Deux études rétrospectives épidémiologiques que je trouve quand même bien intéressantes.
Une publiée, une pas encore publiée.
Ce qu’on a trouvé par contre, c’est certitude :
3 quasi randomisées, une randomisée très intéressante de Knapic et de Ryan, c’est de comparer les grosses pilules entre elles.
C’est-à-dire les anti-pronateurs versus les neutres. Est-ce que c’est mieux l’un ou l’autre ?
Je vous expose brièvement la science autour de cette série de 3 études totalisant 7.000 militaires.
Et celle de Ryan c’était sur des femmes qui s’enrôlaient dans un semi-marathon sur un programme de 13 semaines.
Mais les 2 études se ressemblent passablement…
En fait, ce qu’ils ont reproduit avec une grande validité externe…
C’est ce qu’on fait partout dans le monde dans tous les magasins de chaussures, c’est-à-dire qu’on assigne une chaussure en fonction du type de pied.
Ici on a un pied creux qui va recevoir une chaussure neutre.
Et à l’inverse on a un pied plat qui va recevoir une chaussure qu’on appelle « motion control » qui va contrôler la pronation et le mouvement du pied.
En fait, l’étude de Ryan ce n’était pas sur la statique du pied…
Mais c’était sur la dynamique du pied, calculé avec différents autres processus.
Et c’est la même chose finalement.
Résultat, comparer à ne donner la même chaussure à tout le monde, aucune différence.
S’il y a un sujet sur lequel la science commence à être de façon intéressante relativement solide, c’est ce sujet-là. Ce qu’on fait partout dans le monde dans les boutiques de course à pied a été invalidé par la science.
En fin de compte, ce qui est intéressant aussi :
C’est que dans l’étude de Ryan, le groupe qui se blessait le plus…
Et c’était même significatif, c’était le « motion control » avec les pieds pronateurs.
Par contre, l’étude a certaines limites qui font en sorte qu’on dit ça avec douceur…
Mais de façon générale ça ne fait pas de différence où la tendance est inverse.
Quand on compare les grosses aux petites pilules (je vous cite ici l’étude qui a été publiée par de Goss) :
Ce qui était intéressant, encore une fois ce n’est pas une étude très solide, c’est une étude rétrospective…
Mais quand même 2.500 sujets.
Ce qu’on constate finalement, c’est que ceux qui sont habitués à la chaussure minimaliste se blessaient 3,41 fois moins que ceux qui étaient habitués à être en chaussures maximalistes.
On peut la critiquer, il y a des biais associés à cette étude-là.
Mais je pourrais donc statuer actuellement que si on parle de minimalisme vs maximalisme :
Il y a une faible évidence que les chaussures minimalistes pour ceux qui y sont habitués sont préférables aux chaussures maximalistes.
Quand on veut faire des recommandations, on s’arrête d’abord sur les données probantes disponibles.
Le problème c’est que là on est dans des données probantes qui nous amènent une faible évidence qui va peut-être aussi changer dans le temps parce que la force de l’évidence est faible.
Donc on est obligés de s’arrêter sur d’autres concepts. Une cohérence théorique en lien avec ce qu’on connait.
De la chaussure sur la cinétique et la cinématique.
Qu’est-ce que la chaussure fait ?
On sait par exemple que plus la chaussure est grosse, plus vous attaquez du talon, plus vous protégez votre tendon d’Achille.
Pourquoi donc ce ne serait pas une bonne idée si on a une condition aigüe de douleur au tendon d’Achille ?
Il y a aussi la plausibilité biologique.
On sait que si vous êtes plus en minimaliste, vous augmentez le stress sur votre tendon d’Achille et sur les mollets.
On sait que le meilleur traitement pour traiter des tendinopathies aquiliennes chroniques c’est de mettre du stress, de faire des exercices.
Pourquoi donc pour cette population ne pas aller vers une chaussure qui est plus minimaliste ?
Et il y a plein de connaissances indirectes faites par exemple sur les semelles orthopédiques.
On sait que les semelles orthopédiques sont efficaces pour les fachites plantaires aiguës sur du court terme.
Pourquoi donc pour ces pathologies-là ne pas vouloir protéger le fachia avec des chaussures plus protectrices ?
Quand on fait des recommandations, on se veut être exempts de biens commerciaux, donc de ne pas suivre les recommandations des compagnies.
Je vous explique en résumé, et j’ai les posters s’il y en a qui veulent venir les voir à la fin de la conférence sur les recommandations qu’on fait.
D’abord, est-ce qu’on vous recommande des chaussures maximalistes ?
On parle grossièrement cote TRC 70 % et moins vs minimaliste 70 % et plus.
Si vous êtes un enfant en développement, il n’y a aucune raison d’avoir une chaussure maximaliste…
Et j’espère qu’on n’aura pas dans le débat les fameuses plaques de croissance parce que sinon je vais me fâcher.
Les enfants devraient aller vers du minimalisme, de l’ultra minimalisme.
Et le plus possible être pieds nus pour leur développement.
La question que ça soulève : quand est-ce qu’on est plus un enfant ?
Si vous êtes un débutant, c’est-à-dire que vous débutez un programme et que vous n’avez pas d’antécédents biomécaniques d’adaptation…
Vous devriez aller avec une chaussure minimaliste ou qui mime votre vie de tous les jours, mais certainement pas aller vers des chaussures maximalistes.
En gros, je l’ai dit tout à l’heure, je vais recommander les chaussures maximalistes pour 2 grosses populations.
Je suis en chaussures maximalistes et je suis habitué, je ne veux pas améliorer mes performances et je ne suis pas blessé : gardez vos chaussures.
Si vous êtes blessé au pied, au tendon d’Achille ou au mollet de façon aigüe, portez de la protection, des grosses chaussures ?
On a fait des organigrammes plus complexes pour les professionnels de la santé qui se basent sur ces données probantes, les preuves indirectes et la cohérence théorique.
Et pour vous donner un exemple un peu plus détaillé et complexe :
Si quelqu’un a une blessure au niveau du pied et que c’est une blessure persistante, ça devient un peu plus complexe.
On va par exemple recommander pour une tendinopathie d’Achille persistante qui date de longtemps des chaussures de tendance minimaliste et faire une transition qui va prendre assez de temps…
Donc 6 mois en gros avec la logique que je vous ai expliquée tout à l’heure.
Si vous avez un problème de pied chronique avec un potentiel d’adaptation faible ?
Par exemple de l’arthrose au niveau de la cheville, vous seriez peut-être mieux de vous protéger parce que les potentiels d’adaptation étant limités…
Vous ne serez peut-être pas capable de revenir à votre dynamique de course comme vous le désirez.
Donc en fait, on a fait des organigrammes basés sur les données probantes qui contiennent beaucoup de preuves indirectes…
Parce que la science actuellement ne statue pas clairement qu’il faut aller vers le minimalisme ou le maximalisme.
Et donc je propose de personnaliser la prescription en fonction des données probantes existantes, plus de 300 articles scientifiques sur le sujet.
Chaussure pour courir : l’expérience personnelle de Philippe
Laurent PAONESSA : J’aimerais poser une question à Philippe qui est intervenu tout à l’heure si tu le permets, qui est assez significative parce que Philipe tu es un coureur d’élite, souvent sur le podium…
Tu as testé pendant de nombreuses années des chaussures dites maximalistes et tu t’es mis ensuite progressivement aux minimalistes.
En tant que physio, j’aimerais avoir ton point de vue et de coureur et de physio.
Si tu peux juste résumer brièvement par rapport à ce que vient d’expliquer Blaise.
Ça pourrait intéresser d’autres personnes parce que tu es vraiment le runner type qui a fait la transition.
Merci.
Philippe : Je pense que ce qui a été dit par Blaise est tout à fait juste.
Il y a une question d’adaptation tissulaire donc il ne faut pas le faire n’importe comment.
Il faut vraiment passer progressivement, ceux qui ont l’habitude comme moi de courir depuis 25 ans en chaussures maximalistes…
Ce n’est pas 6 mois, il m’a fallu plutôt 3-4 ans et j’ai encore des petites tendinites qui restent, ce n’est pas encore tout à fait classé.
Mais en effet, dans ce sens-là, comme j’ai suivi le débat :
J’ai acheté 2 paires de chaussures à mes filles, des chaussures relativement minimalistes et des ultra-minimalistes, des five fingers.
Mes filles ont essayé un petit peu les deux.
J’ai essayé de ne pas les guider sur leurs choix, mais elles sont venues vraiment aux minimalistes parce qu’elles sentent que les autres c’est plus lourd, qu’elles sont moins bien.
Elles ne savent même pas pourquoi, mais elles sont mieux dans les ultras minimalistes.
Pour éviter de me blesser ?
J’avais quand même une remarque qui me paraissait importante c’est que souvent les gens qui prennent des chaussures minimalistes ont tout de suite envie de changer de foulée, de se dire « je passe aux minimalistes donc je dois courir sur l’avant-pied. »
Et le fait de courir sur l’avant-pied, on charge en effet beaucoup plus le tendon d’Achille…
Et je pense que quand on passe à une chaussure plus minimaliste il faut continuer à courir normalement…
Il ne faut rien changer, parce que le fait de passer sur l’avant-pied c’est là où on se blesse.
Je pense que sur l’ultra trail il ne faut ne pas chercher quand on est fatigué à revenir sur le talon…
Il faut courir normalement et le fait de passer sur le talon, petit à petit on va venir médio-pied et on va avoir une foulée qui va partir plus avec un appui plus en avant.
Mais ça se faire progressivement, il ne faut jamais essayer de changer sa foulée autrement c’est souvent là qu’on se blesse de mon point de vue et je crois que c’est ce qui ressort aussi dans la littérature.
Blaise DUBOIS : Je me permets de commenter parce que tu as soulevé quelque chose qui est très intéressant.
Il y a eu la mode de la chaussure et en Amérique du Nord présentement.
Et il y a la biomécanique, c’est-à-dire « courez avec vos grosses chaussures, mais changez votre biomécanique. » ou « si vous courez minimalistes il faut absolument changer votre biomécanique de façon associée ».
Il y a vraiment très peu d’évidences sur le sujet. Il y a une petite étude française de Jean Doléni qui a été publiée il n’y a pas très longtemps.
En fin de compte ?
Les adaptations amenées par les mécanismes inconscients que sont « je diminue l’interface entre le pied et le sol donc je sens plus, je vais augmenter ma cadence, je vais changer ma position du pied…
Et ce de façon inconsciente » sont pour moi c’est beaucoup plus valables et surtout durables dans le temps de le faire de cette manière-là que de vouloir le faire de façon volontaire.
D’un point de vue prévention des blessures ?
Vouloir de façon volontaire changer sa biomécanique vers des attaques avant pied ?
Je le recommande très rarement, vraiment avec des cas très précis parce que j’ai trop de cas qui finalement par ce processus-là se sont blessés justement la chaine postérieure.
Je préfère quelqu’un qui migre au minimalisme et qui va réduire son attaque talon de façon modérée.
Et peut-être son angle pied-sol, sans aller directement sur l’avant pied, et d’avoir ces changements biomécaniques induits de façon indirecte.
Animateur : Ces changements sont aussi valables pour vous docteur ?
Est-ce que vous préconisez aussi ce que vient de dire Blaise ?
Chaussure pour courir : adaptation et quantification
Boris GOJANOVIC : Je pense que le changement est important.
L’adaptation, et on est tous d’accord là-dessus,
Blaise DUBOIS : La quantification du stress mécanique vous dites ?
Boris GOJANOVIC : Absolument.
L’adaptation a un rythme qu’il faut pouvoir respecter et c’est ce que je viens d’entendre là.
On ne peut pas forcer une adaptation à vouloir absolument changer toute sa biomécanique comme ça. Elle vient.
Il y a une raison pour laquelle la biomécanique va s’adapter à une nouvelle chaussure et on ne peut pas le forcer.
Si on le force on est en train de bruler des étapes et on va créer des stress mécaniques trop importants probablement, que le corps n’arrive pas à supporter.
Le problème c’est qu’il y a une très très forte variation individuelle de ce que les gens supportent.
Et je crois que c’est là où il y a un nœud dans toute l’histoire :
C’est qu’on fait des recommandations en disant « cette personne peut aller vers du minimalisme parce qu’elle va améliorer ses performances ».
Mais il est possible que cette personne en fait ne supporte jamais le minimalisme.
Alors que d’autres qui ne veulent pas du tout des performances pourraient totalement supporter en faisant le changement.
Chaussure pour courir : le marketing
Éric HAEFELIN : Je pourrais aussi donner quelques chiffres.
Par exemple, il y a quelque chose qui me surprend :
Parce que finalement on a toujours eu des chaussures minimalistes, les chaussures de compétition, les S-racers, les Pyranias, l’Hyperspeed que tu as sur la table.
Ces chaussures ont toujours existé.
Ça représente pour nous 4 % des ventes.
Ce sont des chiffres qui ne décollent pas.
On a une collection qui est immense.
On a 8 modèles entre les hommes et les femmes.
Et malheureusement on les vend.
Et à un moment quand ça ne sort pas du magasin ça veut dire que les coureurs ne les achètent pas.
Après, finalement, moi que vous couriez en minimalistes ou en maximalistes, ça m’est totalement égal.
L’important surtout c’est que vous soyez contents avec ce que vous courez.
Un coureur heureux ça reste quand même quelque chose d’important…
Blaise DUBOIS : Tu viens de soulever quelque chose de très intéressant.
Il y a 3 ans, en Amérique du Nord, le minimalisme représentait 3 % du marché.
Il y a eu un boom dans les dernières années, c’est monté à 12, peut-être même 15 % actuellement.
Mais ce qui est très intéressant, ma question c’est :
Pourquoi il y a si peu de personnes qui se procurent des chaussures minimalistes ?
Je vais vous donner ma réponse et vous pourrez commenter.
La raison c’est que le marketing autour de la chaussure a été fait d’abord et avant tout sur la chaussure maximaliste.
Plus on avait de technologie, plus elle était chère, mieux c’était.
Et la 2ème chose c’est que le système dans les magasins faisait en sorte qu’on associait une chaussure à un type de pied…
Et que si on avait un pied creux ça prenait une grosse absorption, et si on avait un pied plat ça prenait l’anti-pronateur, et le marketing a été construit autour de ça.
Je prescris le minimalisme depuis 13 ans. Il y a 13 ans il n’y avait pas de chaussures dites minimalistes.
Il y avait des racers, des chaussures de compet…
Je recommandais à mes patients de s’entrainer 100 % de leur temps en chaussures de compétition.
J’appelais ça des chaussures racers, minimalistes.
Mais finalement les vendeurs ne comprenaient pas pourquoi je faisais ces recommandations pour courir l’ensemble du volume parce que dans la culture ce n’était pas ça qu’il fallait faire.
Et finalement mon point ?
C’est qu’encore une fois le marketing a influencé nos manières de faire…
Et il faut changer les choses actuellement.
Surtout quand on parle de prévention des blessures.
Éric HAEFELIN : Ce n’est pas quand même tout à fait comme ça.
Il y a eu il y a 2 ans un phénomène qui a quand même été lancé par la médecine du sport…
Par la physiothérapie ou en tout cas qui a soulevé cette question pour savoir si ce n’était pas finalement meilleur de s’entrainer avec des chaussures minimalistes, voir des five fingers à l’extrême.
Bien évidemment que les fabricants se sont engouffrés dans la brèche, ont sorti pléthore de produits, soutenus à grand renfort de marketing.
La seule chose que ça a faite c’est remplir les stocks des magasins de sport…
Parce que finalement personne ne les achetait et au final on se retrouve avec retour au point de départ, plus de marketing et on est repartis à 0.
Blaise DUBOIS : Alors si les gens ne les achetaient pas…
J’aimerais pouvoir entendre Laurent parce que finalement le conseiller principal c’est le gars du magasin.
Et moi je connais des magasins en Amérique du Nord qui vendent 90 % de chaussures minimalistes et qui vendent 10.000 paires par année.
Laurent PAONESSA : Au niveau purement marketing parce que tu emploies souvent le terme de marketing de vente comme si les magasins voulaient à tout prix vendre du surcautioning.
Il faut savoir qu’au niveau du prix, les chaussures dites minimalistes n’ont pas un écart dit du quitte ou double…
Les chaussures minimalistes sont également très très chères sur le marché suisse…
Par exemple elles sont quasiment au même prix.
Je pourrais vendre 300 paires de chaussures minimalistes.
Je gagnerais tout autant ma vie.
Et je ne pense pas que ce soit uniquement un marketing basé sur la chaussure.
Je crois qu’on doit apprendre, et tu l’as dit, aux gens à sortir de leur zone de confort pour qu’ils recommencent à courir plus naturels.
Mais si une élite met 3 ans pour se désadapter et revenir au naturel, le courant populaire (c’est 80 % des coureurs ici) va mettre combien de temps ?
Blaise DUBOIS : 6 mois en moyenne.
Laurent PAONESSA : J’aimerais avoir tes arguments ensuite :
Qu’est-ce que je dis au coureur qui rentre dans le magasin…
Et qui me dit « j’ai vu mon copain qui courait avec des five fingers, il est super bien, il a fait l’UTMB ou Marathon les sables avec ».
Ton copain oui.
Toi, quel effort tu es prêt à faire pour revenir à une adaptation plus primale ou plus naturelle d’il y a 10 millions d’années.
On a tous les jours des gens qui viennent au magasin nous rendre des chaussures parce qu’ils se sont blessés.
J’ai mon associé que beaucoup connaissent, il est très connu en Suisse, il est aux États-Unis actuellement…
Il a visité pour un film des cabinets de physio, ils sont remplis de gens qui se sont blessés pour une mauvaise adaptation au minimalisme.
On va dans l’autre excès, je pense.
Animateur : Ou alors l’adaptation ne s’est pas faite de manière progressive.
Blaise DUBOIS : J’ai hâte de voir le film.
Laurent PAENESSA : septembre 2014.
Blaise DUBOIS : S’il a questionné des physio…
J’ai beaucoup hâte de voir le film.
Ce qu’on a eu beaucoup aux États-Unis en fin de compte…
C’est que par le « train » du minimaliste, c’est-à-dire la mode qui est arrivée, on a eu la contre-réaction des professionnels de la santé…
Beaucoup les pédiatres en Amérique du Nord, qui en fin de compte disaient « nos cliniques sont remplies de fractures de stress du pied depuis qu’il y a le minimalisme ».
Je pose la question :
Est-ce que c’est la faute du minimalisme ?
Ou est-ce que c’est la faute du maximalisme qu’on porte depuis tant d’années qui ont fragilisé nos pieds…
Et qui nous rendent intolérants maintenant à même avoir un peu moins de chaussures ?
Le point, je pense qu’on va y venir tout à l’heure.
Je pense que ce qui est essentiel c’est de commencer à faire des recommandations qui sont basées sur ce qu’on connait de la science…
Mais arrêter de faire des choses qui sont d’origine plus marketing, que les compagnies arrivent à très bien gérer et de copinage avec les magasins.
Ce n’est pas une attaque directe.
Mais en fin de compte c’est un peu ce qui se produit présentement…
C’est que les recommandations qu’on fait, quand je dis biaisés sur le marketing, ce n’est pas nécessairement en lien avec combien d’argent on va en retirer.
Je pense quand même que la cote sur une chaussure qui est 30 ou 50 francs moins chère de moyenne minimaliste vs maximaliste, va avoir une petite influence sur le marché du détaillant.
Mais le point essentiel c’est plus la philosophie qui est ancrée depuis longtemps qui fait en sorte qu’on a peine à changer les pratiques actuellement.
Éric HAEFELIN : Ce qui s’est passé aussi, ça fait quelques années que je navigue là-dedans…
Tout le monde fait de tout aujourd’hui.
Vous prenez des marques de montagne qui ont fait du matériel de montagne hyper performant…
Et aujourd’hui elles font de la course à pied.
C’est quand même une mode. Ça, c’est la 1ère chose…
Asics ne fait pas du matériel de montagne.
Asics fait de la chaussure.
On est nombreux je veux dire de Brooks à Adidas en passant par Nike, Saucony…
À faire de la chaussure depuis longtemps.
On a parlé du trail, là on a vu que c’est mauvais.
Chez Asics aussi il y a eu cette tendance à des fois sortir des produits parce qu’il y a besoin de sortir des produits.
Ça ne va jamais bien loin.
Au final c’est quand même toujours les mêmes choses qui fonctionnent et qui marchent…
Quelque part c’est compliqué, quelque part c’est quand même relativement simple.
À travers le marketing il y a beaucoup de choses à dire.
Laurent PAONESSA : J’ai une remarque sur le marketing, parce que tu en parles souvent Blaise.
On a diffusé le livre « born to run » qui a eu un succès fou aux États-Unis.
Depuis que mes clients ont lu ce livre, ils voulaient tous acheter des chaussures minimalistes.
Je leur ai dit que je ne les connaissais pas, je leur ai demandé s’ils avaient vraiment le pied qui allait avec…
J’ai essayé de développer ta thèse ça fait 2 ans qu’on s’y penche de plus en plus, mais j’ai souvent cette remarque de désadaptation par rapport à une suradaptation dans l’autre sens.
Je reviens à la remarque de Philippe, 3 ans pour s’adapter pour quelqu’un qui court 2 fois par jour, combien de temps il va mettre le gars (tu m’as dit 6 mois)…
J’attends ta réponse avec impatience, pour quitter 20 ou 30 ans « de très mauvaises habitudes » d’après toi.
Chaussure pour courir : convictions ou hypothèses ?
Blaise DUBOIS : En fait, je reviens à 2 choses essentielles.
Tu n’es pas blessé, tu ne veux pas améliorer tes performances, tu es habitué à un type de chaussure, ne changes pas tes habitudes.
1ère chose.
L’autre chose c’est qu’on prend des athlètes de haut niveau en exemple pour dire la transition a été difficile…
Rt je connais des athlètes de haut niveau, des athlètes olympiques, qui se sont blessés avec les minimalistes…
Qui sont revenus à du semi, c’est-à-dire des « light trainers », des chaussures entre-deux…
Et qui sont restés avec ça le reste de leur carrière.
Je connais aussi d’autres athlètes olympiques qui ont migré vers le minimalisme.
Et qui s’en sont sentis beaucoup mieux au niveau prévention des blessures.
Donc il y a encore une individualité à travers ça…
Mais une chose est certaine, c’est que les récréatifs vont pouvoir s’habituer beaucoup mieux et plus vite que le coureur qui a un bagage de course à pied, un nombre de km cumulés plus important.
Je le vois quotidiennement, des transitions de récréatifs qui sont beaucoup plus faciles que des athlètes qui ont du bagage et du vécu.
Je vous dirais même, si vous êtes des athlètes de haut niveau ou que vous courez beaucoup…
Soyez très prudents dans cette transition-là même si votre objectif est d’améliorer vos performances mêmes si vous faites déjà 20 % de votre volume d’entrainement en minimalistes.
C’est-à-dire que vous faites les entrainements sur la piste et ainsi de suite en minimalistes.
Mais 80 % dans cette transition-là, elle prend du temps.
Animateur : Tu disais que c’était 2 ans à 3 ans.
Blaise DUBOIS : Ce que je constate :
Si je vous donne des statistiques personnelles, qui sont en plus de mes 13 ans d’expérience de transition…
Ça dépend de la cote TRC, c’est-à-dire que quelqu’un qui veut transitionnel aux five fingers et qui est un coureur récréatif, ça peut lui prendre 6 mois.
Quelqu’un qui veut transférer aux pieds nus, ça va lui prendre 1 an, 1 an et demi.
Quelqu’un qui va vers une chaussure de cote TRC de 80 ou de 70 va aller entre 2 et 4 mois.
C’est vraiment dépendant de combien la chaussure va induire des changements biomécaniques et donc un stress nouveau sur différents types de structure.
Animateur : Oui, mais par rapport à ces chiffres, tu disais qu’un sportif d’élite c’était carrément le double.
Blaise DUBOIS : Effectivement.
Éric HAEFELIN : Pour contredire un petit peu aussi, j’ai quelques clients qui se sont spécialisés effectivement…
Et qui essayent de conseiller et d’accompagner des gens qui veulent acheter de la chaussure minimaliste.
J’affirme qu’acheter une chaussure maximaliste, aller courir, donne de bien meilleurs résultats pour le coureur lambda.
C’est beaucoup plus compliqué pour quelqu’un qui part tout de suite sur des minimalistes. Pourquoi ?
Blaise DUBOIS : Je ne répondrais pas au pourquoi parce que je ne suis pas d’accord avec la formulation.
En fait, je suis de ceux qui pensent que si on fait 2 groupes de 500 coureurs, qui vont courir soit avec une chaussure minimaliste, cote TRC 80, donc très minimaliste, on n’est pas dans le five fingers mais on est dans le très minimaliste…
Soit une chaussure traditionnelle, très maximaliste, on n’est pas dans le haut cas, mais on est dans le très maximaliste.
On suit ces coureurs-là pendant un certain temps. Si on les suit pendant les 6 premiers mois, je suis convaincu que l’incidence des blessures va être identique.
C’est-à-dire que ce qu’on pourrait prédire c’est où les individus vont se blesser.
Si en fin de compte on les dilue et que leurs habitudes de chaussage étaient « neutres » et influençaient peu…
Ils vont se blesser, celui avec les maximalistes plus aux genoux, au dos et aux hanches.
Et celui avec les minimalistes plus aux mollets, au tendon d’Achille et aux pieds.
Mais l’incidence va être à peu près similaire.
Ce qu’on sait actuellement, c’est que si on attend 2 ans, probablement que celui qui va être bien adapté aux minimalistes va être moins blessé.
Dans l’étude dont je vous ai parlé rétrospective, c’était 3.41 fois moins.
Je trouve les chiffres très optimistes.
Je pense qu’on pourrait se blesser un peu moins avec des minimalistes sur du long terme ?
Les 2 ne quantifient pas bien leur stress mécanique, ils vont se blesser.
Les 2 quantifient bien leur stress mécanique, ils vont survivre et ne pas se blesser, peu importe le type de chaussure.
Boris GOJANOVIC : Il faut que je réponde à ça quand même.
Je crois qu’il faut faire attention parce que tu nous parles d’évidence et maintenant tu nous parles de conviction.
Il ne faut pas qu’on mélange les choses.
Blaise DUBOIS : Parce qu’il n’y a pas d’évidences sur ce sujet-là.
Boris GOJANOVIC : Il n’y en a pas.
Ce que tu nous dis là, cette étude avec 500 personnes dans un groupe 500 personnes dans l’autre, qu’on va suivre pendant un « certain temps », on n’a pas cette étude.
Il faut la faire…
Ce sera peut-être fait un jour et peut-être que tes convictions deviendront démontrées pour un certain groupe.
Aujourd’hui on ne les a pas.
Je crois qu’il faut que ce soit quand même clair.
Blaise DUBOIS : On a actuellement par contre beaucoup d’évidences indirectes qui structurent ce que je viens de vous dire, qui est une croyance.
C’est-à-dire que les recommandations qui étaient basées tout à l’heure sur toutes les évidences indirectes nous font croire actuellement que ce n’est pas vrai.
Parce que c’était ça la base de la question, qu’on va se blesser plus en minimalistes qu’en maximalistes sur le 1er temps.
David MALATESTA : Depuis l’arrivée des chaussures modernes, on ne va pas non plus se blesser plus.
Donc il y a beaucoup d’études qui montrent que le taux de blessures induites par la course à pied n’a pas changé ces dernières années.
C’est un argument un peu…
Blaise DUBOIS : En fin de compte, ce qu’on peut dire, c’est que la venue de toutes les technologies dans la chaussure n’a pas réduit l’incidence des blessures.
On peut tous s’entendre là-dessus.
David MALATESTA : Ça ne l’a pas réduit, mais ça ne l’a pas non plus péjoré la situation.
Blaise DUBOIS : Ce que je dis, c’est que la chaussure maximaliste n’a pas réussi à réduire l’incidence des blessures…
Mais est-ce qu’on se blesse plus maintenant qu’on se blessait avant ?
La question scientifique est ouverte.
Je connais une étude de Knapic qui comparait des mêmes populations, des militaires à 5 ans d’intervalle, pour observer une petite augmentation des incidences des blessures 5 ans plus tard.
Mon point est qu’ils étaient peut-être plus déconditionnés, moins en forme…
Il y a d’autres biais que la chaussure qui peuvent induire ces choses-là.
Mais présentement on ne peut pas statuer sur le sujet.
Ce que j’ai dit par rapport à mes convictions : est-ce qu’il y a un élément scientifique qui pourrait contredire ça actuellement ?
C’est ça qui m’intéresse parce qu’en fin de compte.
Ces convictions-là sont basées quand même sur ce qu’on connait de la science.
Notre article à lire : la tendinite d’Achille chez le coureur à pied
Boris GOJANOVIC : On peut émettre des hypothèses et mettre les convictions de côté.
Ce sont les hypothèses qu’on doit essayer de vérifier.
Les études sur lesquelles tu peux te baser, notamment cette étude rétrospective sur 2.500 coureurs qui ont été questionnés…
Et qui avaient 3.4 fois plus de blessures dans un groupe.
Ce sont des gens à qui on a posé des questions une année après et on leur a dit « à quoi vous pensez…
Il y a des biais complets là-dessus, on ne peut pas considérer ça comme des preuves pour baser ces hypothèses correctement.
Blaise DUBOIS : Boris, quelles seraient tes hypothèses par rapport à la chaussure si tu avais à les structurer ?
Parce que comme tu es un clinicien, et je suis très content qu’on ait un clinicien dans les panellistes contradicteurs, comme clinicien quotidiennement on fait des recommandations à nos patients.
Ce que je me refuse de faire ?
C’est de dire en tant que scientifique qu’il n’y a pas d’évidences et de données probantes sur le sujet.
Je ne peux pas statuer, donc je te laisse en référence aux magasins et aux compagnies pour te chausser.
Boris GOJANOVIC : Ce que je dirais à ça, d’un côté on a un débat sur lequel on débat de certains éléments et c’est pour ça que j’interviens là-dessus.
Maintenant dans la pratique, de nouveau, je suis assez d’accord avec ce que tu recommandes.
Je trouve que probablement, je n’ai pas la preuve, le passage aux minimalistes va poser plus de problèmes dans les 1ers temps.
Et que si on fait cette étude avec 2 groupes on risque de voir même plus de problèmes chez ceux du minimaliste, en tout cas dans la 1ère année.
Peut-être qu’après les choses s’équilibrent, changent, s’inversent, je ne sais pas.
Blaise DUBOIS : C’est en supposant qu’on part avec des maximalistes parce que là présentement…
Si je prends par exemple, on a fait une étude à Québec pilote justement qui est une étude prospective idéale sur comment montrer que la chaussure est meilleur qu’une autre.
Et ce qu’on a constaté dans l’étude pilote, sans avoir les chiffres significatifs parce que c’est une étude pilote, c’est que la transition d’une chaussure à l’autre était plus problématique.
Mais on avait des individus qui s’enrôlaient dans l’étude, habitués au minimalisme qui étaient assignés au maximalisme.
Et ces personnes-là avaient autant de problèmes que le contraire.
Un paradoxe que je trouve très intéressant en Europe :
C’est que la majorité des gens dans leur vie quotidienne sont en minimalistes.
Là ça m’intrigue est-ce que si on fait les fameux 2 groupes…
Et que dans votre vie de tous les jours vous êtes beaucoup en minimalistes…
Parce que je regarde vos chaussures, il y en a plein qui sont en minimalistes, des chaussures trendy basses…
Est-ce que ces personnes-là se blesseraient vraiment plus en chaussures minimalistes ?
Je ne crois pas.
On peut débattre.
Chaussure pour courir et blessures : questions dans la salle
Animateur : C’est bon, je crois qu’il me semble que vous êtes assez d’accord.
Une petite question.
Personne 1 dans la salle :
J’avais juste par rapport à ce qu’on a dit un tout petit peu avant, on a parlé de la différence d’adaptation par rapport aux sportifs d’élite et aux gens qui n’ont jamais couru.
Il y a un facteur qui m’intéresse.
C’est le facteur âge.
Vous n’en avez pas parlé.
Je voulais savoir si ça avait un impact.
Blaise DUBOIS : On a des évidences qu’on s’adapte à tous les âges.
La différence c’est la vitesse à laquelle on s’adapte finalement.
Des évidences sur le tissu musculaire où à 80 ans on peut avoir des adaptations tissulaires et de résistance au stress.
La question est très bonne.
Est-ce que plus on prend de l’âge, plus la transition se doit d’être graduelle ?
Si on voulait faire la transition encore une fois, je ne veux pas mettre tout le monde au minimalisme.
Je pense que la question est excellente.
Personne 2 dans la salle : J’ai quelques petites questions.
Premièrement on a parlé de chaussures.
Mais souvent sous les conseils d’orthopédistes ou autres on a parfois des semelles.
Je pose ma question à Blaise :
Si on devait passer sur des minimalistes pour quelqu’un qui a des maximalistes et en plus des semelles orthopédiques, que faire ?
Blaise DUBOIS : Je vais te répondre comme clinicien.
Je pense qu’il se prescrit beaucoup trop d’orthèses, de semelles orthopédiques présentement dans le monde…
Et c’est la même chose au Canada, aux États-Unis, partout en Europe et en Australie où je vais enseigner.
Avec des justifications scientifiques et cliniques qui sont parfois insuffisantes.
Mais l’orthèse plantaire a un rôle très intéressant pour les pathologies du pied sur du court terme, un outil de travail très bon.
Je parle en tant que clinicien et scientifiquement c’est ce qu’on démontre aussi.
Quelqu’un qui a une attache psychologique à son orthèse plantaire, à sa semelle orthopédique et qui veut migrer vers le minimalisme, ça m’arrive de les combiner.
Au moins j’aurais un peu réduit l’interface entre le pied et le sol.
Il y en a beaucoup à qui je les enlève tout simplement parce qu’ils les ont eus il y a 20 ans pour une douleur au genou et ils ne les ont jamais enlevées.
Et là ils ont plein d’autres petits problèmes.
Le débat de l’orthèse plantaire est un autre débat, complexe et laborieux.
Que j’ai déjà fait à quelques reprises.
Mais moi je pense tout simplement qu’il s’en prescrit beaucoup trop.
Personne 2 dans la salle : Une autre question.
Est-ce qu’il n’y a pas une étude qui a publié justement le fait de comparer les performances de quelqu’un qui courra pieds nus et quelqu’un avec des chaussures ?
Et finalement c’étaient quand même les personnes avec des chaussures qui avaient été plus rapides ou les performances avaient été améliorées.
Est-ce qu’il y a quelqu’un qui a connaissance de cette étude ?
Blaise DUBOIS : Merci pour l’introduction.
Chaussures de cours à pied et performances, quelles sont les bases de nos recommandations ?
Cette partie trois de la conférence est maintenant achevée :
Quel est votre avis sur le rôle de la chaussure pour courir en rapport des blessures des coureurs ?
Dis-moi également dans les commentaires si tu as déjà soupçonné une blessure liée à une chaussure pour courir.
Si cet article intitulé « la chaussure pour courir et blessures » t’a plu, partagez le sur Facebook, Twitter ou Google +
Sportivement
Jean-Marc, Préparateur Mental, Conseiller Running & Nutrition
Et si tu veux savoir comment bien choisir tes prochaines chaussures running ou de trail :
[thrive_leads id=’22645′]
Tu peux aussi recevoir 1 guide GRATUIT avec 1 conseil par jour en cliquant sur l’image ci-dessous :
Clique si tu recherches la performance et comment améliorer tes chronos…
UNIQUEMENT pour qui veut booster ses capacités de coureur !
[thrive_leads id=’18083′]
Auteur/autrice
-
Préparateur Mental, Mentor des Sportifs et Sportives Motivés, Entraineur FFA 1er Niveau. Entraineur Triathlon BF5. Titulaire du tronc commun du BEES. Titulaire d'une formation de base nutrition certifiée CPD. Auteur des livres « Le Manuel pour Courir Plus Vite » et « Le Manuel pour Perdre du Poids en Courant »
Voir toutes les publications
4 Responses
J’ai 1 paire trail maximaliste « tout temps », 1 paire compétition bitume légère mais classique, et 1 paire de Five-fingers SeeYa ultra-fine. J’avoue que l’hiver je ne sors pas avec, je réserve mes « 5 » à l’été. Pour résumer mon ressenti: c’est vrai que ça cogne dur sur la chaine talons-genoux! Pour éviter cela je dirais qu’il y a 3 possibilités: 1° soit je cours sur l’avant-pied et je me flingue les mollets en 45 min (si si j’ai essayé), 2° soit je cours sur bitume avec le plat du pied mais je dois ralentir de 2-3 kmh, 3°soit je cours « comme avant » mais sur de l’herbe (terrain de foot, parc ou prairie). Bref j’alterne les 3 paires selon le programme et la météo.
Bonjour Quirole,
Je pense aussi effectivement que les Five Fingers SeeYasont mieux à porter l’été, surtout sans chaussette. C’est quoi ta paire trail maximaliste » tout temps » ?
A bientôt