Comment préparer un Ultra Trail de 160 kilomètres, type Mont Blanc ou Barkley, course qui se déroule dans le Tennessee aux Etats-Unis et qui est réputée pour être la plus difficile du monde. Course dont on dit souvent d’ailleurs qu’il est impossible d’aller au bout …
Quelques conseils.
Endurance
Il faut d’abord avoir à l’esprit que sur une telle distance, ce n’est pas votre vitesse qui vous amènera au bout, mais votre endurance. Si vous êtes adepte du 42k et que vous êtes à un niveau où vous cherchez toujours à aller plus vite, dites-vous qu’en l’Ultra Trail, il n’y a seul objectif : aller au bout !
La marche
Une clé est de ne pas négliger la marche qu’il faudra intégrer à votre entrainement : si marcher avec des bâtons semble simple, en réalité, il vous faudra apprendre à marcher avec ces maudits bâtons ! Alors oui, il est permis de marcher, il est même recommandé de faire des petits breaks pendant la course. On court pendant de longues heures, alors cela permet de reprendre sa respiration et de remettre les compteurs à zéro.
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Préparez ses « climbing muscles »
En Ultra Trail, le terrain fait qu’il n’y a pas que vos jambes qui courent : c’est tout le corps qui travaille en effet. Vous devez donc faire travailler vos muscles en conséquence (cross fit, squat etc.). Les ultra runners insistent d’ailleurs beaucoup sur la « verticalité » de leur entrainement. Oubliez les itinéraires plats sur le bitume et privilégiez le dénivelé : l’entrainement en côte est en effet primordial pour que vos muscles s’y habituent. L’ultra runner canadien Gary Robbins, témoignait récemment que lors de son entrainement pour la Barkley, il ne court pas beaucoup mais privilégie en revanche la randonnée en terrain abrupt. C’est en privilégiant un terrain escarpé que vous préparerez vos « climbing muscles »!
La bonne nouvelle, c’est que la variété du terrain est meilleure pour votre corps que la répétition des foulées sur le bitume.
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Altitude, climat et conditions météo
S’acclimater est important. Il faut non seulement habituer votre corps au terrain mais aussi à l’altitude. Ne négligez pas l’équipement, essayez plusieurs vêtements pour vous s’assurer d’être complètement confortable. Une course comme le Mont Blanc ou la Barkley bat les coureurs mentalement, on parle effectivement d’enfer pour décrire ces courses. Et l’enfer, c’est aussi la météo !
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Un parcours seul face à soi même
Ne pas se donner d’objectif de temps, c’est le conseil numéro, car à nouveau, il n’y a qu’un seul objectif : aller au bout. Et pour cela, un seul mot d’ordre : endurance et mental d’acier. Pour Robbins, la course est 60% physique mais 100% mentale.
Inspirez-vous des experts, aujourd’hui, les pros nous livrent leurs secrets sur Masterclass, ce n’est pas une mauvaise idée de suivre leurs conseils : Serena Williams vous enseigne les secrets du physique au tennis, Daniel Negreanu la force mentale dans le poker, Steven Curry la vitesse du basketball. Pas encore d’ultra runner sur Masterclass mais en attendant, je vous conseille le documentaire, “Where dreams go to die” qui suit le canadien Gary Robbins lors de sa préparation à la Barkley.
Il insiste sur le fait de s’entrainer seul, en conditions réelles en somme, sans partenaire d’entrainement. L’ultra marathon c’est une course que l’on court seul face à soi-même. Il faut se préparer à être 100 % autonome, c’est l’une des clés de l’ultra marathon.
Gary Robbins a tenté la Barkley par deux fois. Après un échec en 2016, il s’est lancé à nouveau l’année suivante. Rappel : la Barkley, c’est 60 heures pour un parcours de 160 kms. En 2017, alors qu’il était presque au bout, il pense s’être égaré et réalise après la course qu’il était à 3 kms de l’arrivée. Il avoue être toujours hanté par cette expérience. Lors de la dernière édition, personne n’est arrivé au bout !
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Courir en pleine conscience
Comme on vient de le voir, la moindre petite erreur peut être fatale. Courir sur sentier, signifie que le terrain peut nous surprendre à tout moment. Une telle course requière une attention permanente pour gérer les dénivelés, les pentes, les parois rocheuses, les passages étroits dangereux, le climat, les conditions extrêmes etc. Il faut donc courir en pleine conscience ce qui veut dire être dans le moment présent.
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Liberté et communion avec la nature
On parle d’enfer mais il faut aller bien au-delà : ces courses donnent un sentiment de liberté et une communion avec la nature incomparables. Une fois lancé, on veut à tout prix voir « jusqu’où on peut aller ». Un challenge face à soi-même, qui nous apprend sur nous-même et nous offre une expérience spirituelle, quasi mystique, unique.
Bonne chance !
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Auteur/autrice
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Préparateur Mental, Mentor des Sportifs et Sportives Motivés, Entraineur FFA 1er Niveau. Entraineur Triathlon BF5. Titulaire du tronc commun du BEES. Titulaire d'une formation de base nutrition certifiée CPD. Auteur des livres « Le Manuel pour Courir Plus Vite » et « Le Manuel pour Perdre du Poids en Courant »
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